Chez la souris les migrations sont génétiques : un gène égoïste les détermine

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Une étude suisse menée sur des souris détermine qu’un gène égoïste, le haplotype T, pousse les spécimens qui en sont porteurs à entrer en migration. Les Suisses espèrent utiliser cette découverte pour empêcher les invasions de souris.
 
Une équipe de l’Université de Zurich s’est penchée avec une attention particulière sur le comportement des souris de maison. Au pays de l’Emmenthal et de l’Appenzeller, c’est compréhensible. On se souvient que les gènes servent à transmettre les caractères héréditaires d’un individu, vous, moi, les souris de maison. Mais j’avais oublié la théorie des gènes égoïstes, variante de la théorie de l’évolution, selon laquelle certains gènes ont pour stratégie d’éliminer les autres afin de prospérer eux-mêmes. C’est l’un de ceux-ci, le haplotype T, qui détermine les souris qui le portent à la migration.
 

Le gène égoïste passe mieux que les autres

 
Jan-Niklas Rugge, doctorant en biologie de l’évolution à l’université de Zurich et principal auteur de l’étude, est formel, quand la souris mâle copule avec la souris femelle, le haplotype « a un avantage injuste sur les autres gènes », puisqu’il augmente les chances de fécondation de « 90 % ». On trouve des équivalents dans d’autres espèces et même dans le règne animal.
 
L’originalité de l’étude zurichoise est qu’elle a observé à long terme ses souris dans une grange qui abritait plusieurs groupes d’entre elles, porteuses ou non du haplotype T, pour déterminer l’effet de ce gène égoïste sur le comportement des bestioles en matière de migrations. Le résultat est spectaculaire, les souris porteuses du haplotype T ont 50 % de chances de plus de migrer d’un groupe à l’autre, et même carrément de sortir de la grange pour courir l’aventure.
 

Migrations : la génétique détermine le comportement des souris

 
D’après les scientifiques de Zurich, la propension à migrer serait donc génétique, c’est ce super-gène égoïste qui engendrerait l’envie/capacité de se propager toujours plus loin. De sorte que l’intérêt de l’espèce et celui du gène égoïste se confondent, l’un et l’autre tendent à envahir la terre. Ce qui est bon pour le haplotype T est bon pour le peuple souris. Runge pense que dans une population nombreuse où la compétition est forte pour couvrir les femelles, avec une grosse proportion de mâles porteurs de haplotype T, alors survient leur émigration, à la recherche d’une population où ils se reproduiront mieux.
 
D’autres équipes espèrent appliquer cette découverte pour endiguer les invasions de souris : « Si ces animaux se multiplient sans qu’on puisse maîtriser le phénomène à des endroits dont ils ne sont pas indigènes, cela peut rompre l’équilibre de l’éco-système ». Leur idée serait, par une modification génétique du haplotype T de se servir de lui pour transmettre un agent infantilisant à ces populations. L’agent de prolifération deviendrait ainsi l’agent d’extinction.
 

Des souris, des hommes, des migrations et des questions

 
Moi vous savez, le dogme de l’Evolution tel qu’on l’enseigne, avec ou sans Chantilly, et quelle qu’en soit la variante, j’ai des doutes. Je ne crois pas que l’homme ne soit qu’une bête, encore que, chez certains, ce soit assez bien imité. Mais les amateurs du droit du vivant, les vegans sans frontière, les féministes amoureuses des arbres et les autres matérialistes holistes, pour qui les êtres humains ne sont que des animaux parmi d’autres, devraient se poser des questions. Est-ce que ce qui se dit de la souris est transposable à l’homme ?
 
Autrement dit, existe-t-il un facteur génétique aux migrations ? Et l’invasion de populations non indigènes peut-elle briser « l’équilibre de l’éco-système » d’une société ? Des questions qu’il serait bon de régler avant qu’un Hitler en blouse blanche ne songe à stériliser les migrants en bidouillant leur gène égoïste.
 

Pauline Mille