… A travers un entretien. On peut en trouver la traduction sur la version anglophone du site d’informations proche du Kremlin : le politologue tchèque Oskar Krejci y présente la révolution d’octobre comme une noble initiative des bolcheviques qui n’a pas pu tout de suite porter ses fruits parce que la Russie était alors trop arriérée sur le plan économique. Et c’est ainsi que Sputnik Czech rend un hommage, certes discret mais un hommage tout de même, à un événement qui a déclenché des décennies d’horreur et qui n’a pas fini de porter ses fruits empoisonnés.
En ce centième anniversaire du tragique événement, Krejci, l’un des responsables de l’Institut des relations internationales et sociales de Prague, affirme que l’abolition de la peine de mort (sic – quelle ironie face aux dizaines de millions de morts des purges, des famines, des persécutions communistes !), la remise des terres aux paysans et l’auto-détermination sont arrivées trop tôt.
Un média proche du Kremlin rend hommage à la révolution communiste
Mais il ajoute que « sans l’industrialisation mise en route si rapidement après la révolution » de par la volonté des bolcheviques « l’URSS aurait perdu la Seconde guerre mondiale et c’en aurait été fini de nous tous ».
« Les bolcheviques ont mis à peu près 20 ans à construire un Etat relativement moderne avec une population éduquée et une industrie capable de produire des armes modernes et des bureaux de conception pour les développer », note-t-il, sans réserve.
Pour Oskar Krejci, les Russes ont toutes les raisons de célébrer le centenaire de la révolution d’octobre.
« Ce fut un élan romantique, une tentative pour laisser l’Occident derrière. Ce fut essentiellement une idée occidentale poussant la Russie vers une révolution. Rien d’anti-occidental ici. Le problème, cependant, c’est qu’il allait falloir trois ou quatre générations pour réaliser ces idéaux romantiques. Si elle n’avait pas eu lieu si tôt, l’issue de la guerre aurait pu être différente. Le bilan de la révolution d’octobre ne permet pas de se satisfaire de catégories faciles car ses conséquences furent à la fois bonnes et mauvaises », a-t-il conclu.
Pour Sputnik Czech la révolution d’octobre nous a tous sauvés
Voilà qui correspond à un discours récurrent dans les médias et groupes de réflexion russes : Lénine était un produit de l’Occident et il ne faut donc pas reprocher à l’Union soviétique et encore moins à la Russie les horreurs de la révolution bolchevique, qu’on assume dans le même temps dans un bel exercice dialectique.
Et si on s’amusait à dire que le bilan du nazisme permet de voir qu’il y a eu du bon et du mauvais dans cette autre idéologie totalitaire ?