Que l’Eglise traverse un temps d’épouvantable confusion est difficile à nier, mais comme toujours en pareil cas Dieu suscite des hommes, des événements providentiels pour éviter sa destruction. Des défenseurs de la vérité qui sont aussi des soucieux d’aider ceux qui veulent rester fidèles à tenir bon. Mgr Joseph Strickland, évêque émérite de Tyler au Texas, sera-t-il vu d’ici à quelques décennies ou quelques siècles comme faisant partie de ceux-là ? En tout cas, il fait ce qu’un évêque doit faire : enseigner et parler pour transmettre le dépôt de la foi confié aux apôtres. S’il a décidé de prendre un certain recul pendant quelque temps des réseaux sociaux et des déplacements, il continue de publier des interventions ; dans son plus récent « Show » enregistré, il dénonce un véritable « effort militant pour détruire l’Eglise ».
Il commentait, ce disant, les récents incendies d’églises en France : « Il s’agit vraiment d’un effort militant pour détruire l’Eglise. Je veux dire qu’il y a littéralement des gens qui veulent brûler l’Eglise catholique d’une manière symbolique. Et je pense que ces bâtiments incendiés sont liés à cela », a déclaré l’évêque, soulignant que ces événements nous disent qu’il y a des gens qui sont « anti-Christ, anti-chrétiens et anti-religion en général et qui pensent que leur temps est venu ».
Mgr Strickland compare les incendies d’églises et l’effort pour détruire Eglise
Et d’ajouter à sa manière parfois brutale, au sujet de l’absence de réaction des responsables du gouvernement français, que celui-ci ne se soucie pas de ce vandalisme parce qu’ils aimeraient voir l’Eglise disparaître : « Cela n’arrivera pas ; l’Eglise ne disparaîtra jamais. Mais il y a beaucoup de forces qui travaillent contre elle. » Mais aussi : « La bonté, la vérité et l’amour ont vaincu le mal pour toujours. Nous devons aligner nos vies sur cela, quoi qu’il arrive autour de nous. Et, comme les malheurs et les béatitudes que nous lisons dans l’Evangile, nous devons nous assurer que nous cherchons le royaume. Et alors, quoi qu’il arrive, nous pourrons toujours chercher le royaume. »
Cette épouvantable confusion s’est manifestée particulièrement lors des paroles du pape François à Singapour le 13 septembre dernier affirmant que « toutes les religions » sont « un chemin pour arriver jusqu’à Dieu ». Le jour même, Mgr Strickland écrivait sur X :
« Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous louons parce que, par votre Sainte Croix, vous avez racheté le monde.
« Personne ne peut le nier et prétendre être son disciple. Personne !
« Prétendre que toutes les religions sont acceptables, c’est prétendre que la vie, la mort et la résurrection de Jésus-Christ ne sont PAS la rédemption du monde, c’est donc nier la foi catholique et renier le Christ.
« Saint Pierre, Saint Paul, Saint Nathanaël et d’innombrables autres sont morts pour le nom de Jésus parce qu’ils savaient qu’il n’y en avait pas d’autre.
« Nous ne pouvons pas rester silencieux face à ces reniements, nous n’attaquons personne et nous ne manquons de respect à personne. Au contraire, nous parlons, en nous rappelant que le plus grand amour, le plus grand respect, c’est d’amener les autres à la Vérité qu’est Jésus-Christ.
« Priez pour que le monde revienne à la lumière du Christ et que son Eglise retourne à sa mission, le salut des âmes. »
Les conseils donnés par Mgr Strickland dans son rendez-vous video font écho à cet appel : il faut s’éloigner pour prier en prenant exemple sur Notre-Seigneur qui s’était isolé avant de choisir les apôtres ; s’accrocher à la présence eucharistique du Christ.
Mgr Strickland appelle à s’éloigner pour prier pour l’Eglise
« Il s’éloigne souvent pour prier. Certes, le Christ avait besoin de communier avec son Père en esprit, dans le grand mystère de la Trinité. Mais il est aussi toujours en train d’enseigner. Il nous donne l’exemple de ce que nous devons faire : nous éloigner et prier. Fréquemment, sa prière est interrompue par les besoins du peuple ; cette fois-ci, il semble qu’il ait passé la nuit à prier Dieu et que, le jour venu, il ait appelé ses disciples auprès de lui », a rappelé Mgr Strickland, faisant également fait remarquer que Notre Seigneur allait souvent prier avant de faire des déclarations importantes.
Il a alors insisté sur le choix de Jésus-Christ de rester parmi nous par le moyen de l’Eucharistie, qui permet de le « toucher » comme ces foules qui se pressaient autour de lui parce qu’Il guérissait des maladies et des possessions :
« Je pense qu’il est très important de se concentrer sur le fait que l’humanité est la même aujourd’hui qu’à l’époque. Beaucoup résistent, mais beaucoup veulent toucher Jésus-Christ. Et je pense que nous, en particulier dans notre foi catholique, nous devons nous rappeler qu’il ne s’agit pas seulement d’un souhait ou d’un espoir, mais qu’il nous est possible de toucher Jésus-Christ, sa présence eucharistique, d’être réellement nourris par son corps et son sang, son âme et sa divinité. »
Alors que le relativisme fait rage, alors que même le pape affirme que toutes les religions sont « un chemin pour arriver à Dieu » et laisse entendre que toutes les opinions religieuses se valent, Mgr Strickland a encore souligné : « L’Evangile ne dit pas : “Ceux qui ont cru ont vu sa puissance”, mais “Le monde entier a vu sa puissance”. Le monde entier a vu sa puissance, et nous devons proclamer cela. »
Et il se sent appelé à une mission : « Notre engagement le plus fondamental est envers le Seigneur… Nous devons tous discerner ce que nous avons besoin de faire spécifiquement, et je me suis vraiment senti appelé de manière très spécifique à nouveau. Je n’ai pas entendu de voix, je n’ai pas eu de manifestation surnaturelle, pourrait-on dire, mais en priant, en réfléchissant et en écoutant les autres et leurs réflexions, j’en suis venu à la conclusion… Je voulais simplement être plus prudent, je suppose, faire preuve d’un plus grand discernement », a-t-il déclaré.
Cela ne l’empêche pas, on l’a vu, de parler de manière ferme et à contre-courant, bien au contraire.
Mgr Strickland : les Béatitudes promettent une récompense dans les cieux
Au sujet des Béatitudes, il a pointé le risque de voir des communautés religieuses s’intéresser davantage aux affaires de ce monde et s’associer avec des « travailleurs sociaux » faute de se souvenir de l’essentiel qui est dit aux pauvres et aux persécutés : « Réjouissez-vous et tressaillez de joie en ce jour-là ; voici que votre récompense sera grande dans les cieux. » Vérité rejetée aujourd’hui, selon Mgr Strickland, par ceux qui prétendent que le « Royaume » est d’ici-bas « et non dans les cieux ».
Il faut « absolument aider les pauvres », a-t-il précisé, mais nous devons également reconnaître que la plus grande pauvreté dans le monde d’aujourd’hui est le manque de foi dans le surnaturel, qui est répandu même parmi les catholiques : « Trop souvent, ceux qui travaillent vigoureusement à la promotion d’une fausse Eglise ne parlent pas vraiment de Jésus-Christ ; en fait, ils ne se concentrent pas sur Jésus et n’écoutent pas ce qu’Il a dit. »
Les réponses à notre désarroi sont si simples, finalement !