La Suède face à l’explosion de l’islamo-terrorisme : unanimité des responsables pour faire silence sur l’immigration

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« Nous n’avons jamais vu ça » : le patron des services de contre-espionnage et de contre-terrorisme suédois, la Säpo (Säkerhetspolisen), Anders Thornberg a avoué à l’agence TT que le nombre de « militants extrémistes », dont la majorité combattent « pour les idéologies islamistes », est passé de quelque deux cents en 2010 « à plusieurs milliers actuellement ». Thornberg ajoute que seule une minorité d’entre eux ont les capacités, et plus encore la volonté, de réaliser des attaques terroristes en Suède. Mais cette dernière affirmation paraît surtout destinée à donner le change, deux mois après l’attaque de Stockholm (5 morts) et dans un contexte de violences, de viols et de trafics exponentiels, face à une opinion qui se radicalise : le parti SD, national-conservateur, est passé de 0,4 % des voix en 1998 à 12,9 % en 2014. Et les raisons invoquées passent toujours et systématiquement sous silence la politique d’immigration de masse. Or sur 10 millions d’habitants, 1,63 million étaient nés à l’étranger en 2016 (hors Finlande voisine) soit un taux de 16 % – et cela sans compter les immigrés de deuxième génération. L’islamo-terrorisme a de beaux jours devant lui.
 

Anders Thornberg, chef de la Säpo, invoque la propagande de l’EI, jamais l’immigration

 
« C’est une nouvelle normalité, se désole Thornberg : l’émergence des factions extrémistes constitue un défi historique. » Loin de dénoncer la politique d’immigration forcenée des différents gouvernements, et en particulier de celui mené par le social-démocrate Stefan Lövfen, Premier ministre malgré le score médiocre de son parti en 2014, le patron de la Säpo attribue la montée du fanatisme violent à la propagande de l’Etat islamique (EI). « Par le passé, nous avions différents groupes : des gens radicalisés venant d’Afrique du Nord, d’autres du Moyen-Orient, d’autres de Somalie. Ils étaient tous séparés les uns des autres », explique Thornberg, qui se désole que ce ne soit plus le cas. Le patron de la Säpo explique que ses services reçoivent chaque mois quelque six mille signalements concernant des activités à visée terroriste ou extrémiste, alors qu’il n’en recevait que deux mille en 2012.
 

Pour l’expert Magnus Randstorp, l’islamo-terrorisme c’est pire ailleurs…

 
De son côté, l’expert en terrorisme Magnus Randstorp, de l’Université suédoise de la Défense, estime qu’il n’y a là rien de surprenant : « Ceux d’entre nous qui travaillent dans le domaine du contre-terrorisme s’y attendaient, cela se profilait depuis quelques temps, ce n’est pas nouveau. Quand l’Etat islamique a déclaré le califat, le génie est sorti de sa lampe. » Là non plus, pas un mot sur le lien pourtant flagrant entre immigration mahométane de masse et terreau islamo-terroriste. Les « éléments de langage » de la hiérarchie sécuritaire suédoise doivent se plier aux exigences de l’immigrationnisme globaliste dont la Suède protestante libérale fut un constant avocat. « C’est une évolution générale, ajoute Randstorp, et c’est pire dans des pays plus importants : on dénombre 23.000 extrémistes au Royaume-Uni, 18.000 en Belgique, 17.000 en France », qui affichent respectivement 65, 11 et 67 millions d’habitants. La Suède compte 10 millions d’habitants. Ce qui permet de déduire un ratio d’extrémistes (et terroristes potentiels) par million d’habitants de 353 au Royaume-Uni, 1.636 en Belgique (!) et 253 en France.
 

Randstorp aussi passe l’immigration sous silence et désigne les responsables : « les médias sociaux », l’EI et la pauvreté en Suède

 
Pour Randstorp, les raisons à cette radicalisation sont à chercher dans « le contexte des conflits au Moyen-Orient, en particulier en Syrie ». Il cite aussi « les médias sociaux, avec leur tsunami de propagande et de recrutement soigneusement organisé, qui permettent à l’EI de toucher tout le monde ». La troisième raison cité par l’expert réside dans ces 53 « zones vulnérables » recensées en Suède, autre appellation dans la novlangue des « zones sensibles » françaises, c’est-à-dire les zones de droit islamique, « qui affichent des taux élevés de pauvreté, de délinquance et d’extrémisme religieux ». Ces quartiers « cumulent tous les problèmes sociaux-économiques » et leur homogénéité rend plus facile les recrutements. Quant à la quatrième raison invoquée, c’est la passivité historique des autorités du royaume en matière de prévention : « Ça s’est amélioré ces dernières années, mais je dis depuis longtemps que par rapport au Danemark, la Suède dans ce domaine est un jardin d’enfants comparé à une université », dit Randstorp qui appelle tous les services à « briser la ségrégation dans ces zones ».
 

Le ministre socialiste Anders Ygeman relativise et désigne « la guerre en Syrie »

 
Le ministre de l’Intérieur, le socialiste Anders Ygeman, a parlé de chiffres « inquiétants » mais, en bon iréniste, ne s’affole pas car « il s’agit surtout d’une description de ce qui s’est passé ces dernières années et que nous savions déjà (…) surtout lié à la guerre en Syrie ». Pour lui, l’augmentation des signalements « ne dit pas grand-chose, c’est la suite logique de ce qu’on a vu dans de nombreux autres pays d’Europe ». Et de se féliciter d’avoir installé « une unité de coordination permanente contre l’extrémisme violent, d’avoir augmenté les budgets de l’anti-terrorisme et de la police depuis trois ans ». Pas un mot sur une éventuelle limitation des flux migratoires, cela va de soi.
 
Depuis 2012, quelque 300 résidents suédois ont rejoint les rangs islamistes en Irak ou en Syrie. Des djihadistes ou sympathisants venus de Suède ont été complices d’attaques terroristes. Le 7 avril dernier, des ressortissants ouzbeks, en lien avec des organisations islamo-terroristes parmi lesquelles l’Etat islamique, ont tué 5 personnes et en ont blessé 15 dans une attaque menée avec un camion volé, à Stockholm. Un citoyen suédois de papier, Osama Krayem, a été inculpé pour participation aux attaques à la bombe du métro de Bruxelles, le 22 mars 2016, qui firent 32 morts et 300 blessés en incluant les attaques simultanées à l’aéroport Bruxelles-National.
 

Matthieu Lenoir

 

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