Les Suédois incités à laisser leurs maisons de campagne aux migrants

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La maison de campagne du Premier ministre finlandais à Kempele.

 
Certaines maisons du comté de Stockholm n’étant occupées que l’été, les autorités, qui espèrent répondre aux problèmes de logement des migrants, ont demandé aux Suédois par mails ciblés si leurs maisons de campagne restaient vides l’hiver. Une demande qui fait suite à une manifestation d’une trentaine de migrants qui protestaient contre la manière dont ils sont logés.
 
Le directeur des services sociaux de la région, Ali Rashidi, a déclaré à Svenska Dagbladet : « Nous avons pensé qu’il y a certainement beaucoup de maisons et de pièces qui peuvent être louées pour l’hiver. Comme beaucoup d’autres municipalités, nous avons des besoins en logement. »
 
Monsieur Rashidi a expliqué que les migrants loueraient directement les maisons aux propriétaires avec des baux de location ordinaires. Il a assuré au journal suédois que la municipalité interviendrait si nécessaire, pour s’assurer que le loyer est payé en totalité. « La plupart des gens sont bien élevés. De plus, les réfugiés reçoivent une aide pour s’établir du Service pour l’emploi, et devraient donc avoir suffisamment pour payer le loyer » a-t-il ajouté.
 

Les migrants s’attendaient à être plus confortablement logés par les Suédois

 
Interrogé sur la crainte des propriétaires de maison de campagne que les migrants ayant des « problèmes sociaux » n’endommagent leur propriété, M. Rashidi a répondu que les autorités agiront pour faire l’intermédiaire entre propriétaires et locataires.
 
Vendredi dernier, des migrants ont protesté contre les logements modulaires neufs dans lesquels ils vivent. Environ 30 d’entre eux ont manifesté jusqu’aux bureaux des services sociaux de Norrtälje, soit environ la moitié de ceux qui y avaient emménagé. « Nous avons tenu une réunion la veille et avons décidé que nous ne voulions plus vivre dans ces conditions » aurait déclaré l’un d’eux.
 
D’après le service social suédois, les protestataires se seraient sentis « trompés » car ils attendaient des logements personnels et non de devoir partager la cuisine avec d’autres migrants. Leurs délégués ont prévenu que cette désillusion avait mené certains des protestataires à la dépression et même à des pensées suicidaires.
 

Au-delà des maisons de campagne aux migrants, les Suédois font face à la pénurie de logements

 
Les généreuses politiques suédoises d’asile et de migration ont entraîné des pénuries de logement depuis une dizaine d’années. La nation de moins de 10 millions d’habitants a accueilli 160.000 migrants extra-européens l’an dernier, ce qui a exacerbé le problème. Pour l’Office du logement public SABO, près d’un demi-million de nouvelles maisons doivent être construites dans le pays pour faire face à la demande. L’augmentation équivaut à construire une nouvelle ville de la taille de la capitale Stockholm d’ici à 2020. Une urgence qui a sans doute poussé les services sociaux suédois à s’intéresser aux maisons de campagne.
 
Un universitaire syrien vivant en Allemagne a expliqué la semaine dernière que beaucoup de migrants considèrent que les contribuables européens doivent leur attribuer un niveau de vie luxueux. Le Pr Bassam Tibi a prévenu que la déception de ne pas avoir de beaux appartements et de voitures était un vecteur d’agressions sexuelles chez les migrants arabes en Europe, comme dans le cas des agressions de Cologne.
 

Patrick Neuville