Le World Government Summit sous le signe du Temple de Baal

Temple Baal World Government Summit
 
C’est la presse israélienne qui a été la plus choquée de la manière dont s’est déroulé le Sommet des Gouvernements du monde ou « World Government Summit » à Dubaï la semaine dernière : c’est elle qui dénonce le symbolisme très évocateur du choix des organisateurs d’ériger une réplique aux 2/3 de l’arche du temple de Baal pour l’occasion à Madinat Jumeirah. Impression 3D réalisée par l’Institute for Digital Archeology, l’édifice a été créé dans un geste de défi à l’égard de l’Etat islamique qui a détruit l’arche originale à Palmyre en octobre 2015. La copie de l’arc de triomphe romain des premiers siècles après J.-C. a été élevée en divers endroits du globe, à New York notamment et dans Trafalgar Square à Londres où il doit être installé de façon permanente. Non sans être passé par le sommet du G7 en Italie à la fin mai 2017.
 
Le premier élément du symbolisme est à chercher dans la personnalité de ceux qui ont assisté à l’inauguration officielle du monument dans les Emirats arabes unis le 12 février dernier. Outre les autorités locales, Irina Bokova de l’Unesco et Christine Lagarde du FMI étaient présentes, flanquées de cheiks arabes en habit traditionnel.
 

Signe du Temple de Baal, ou simple sauvetage archéologique ?

 
La sauvegarde d’une merveille archéologique comme celle-là n’est pas en soi un sujet le scandale. Une banque de millions de photos a permis de réaliser la réplique en marbre d’un monument détruit à jamais. Où est donc le problème ?
 
Pour certains juifs la réponse est évidente. Baal est l’idole païenne souvent évoquée dans la Bible, dont l’imposant temple se dressait à Palmyre – dans la Syrie d’aujourd’hui – dans la ville jadis nommée Tadmor. Le dieu Baal était avide de sang et en son nom, on sacrifiait des enfants.
 
Selon le rabbin Pinchas Winston, spécialiste de la fin des temps selon les croyances judaïques, sa présence dans une métropole arabe moderne a un sens caché, rapporte Breaking Israel News. Il voit en effet un lien entre Rome et les Emirats, lien spirituel et idéologique qui transcende le temps et l’espace.
 
« La tradition parle de quatre exils, le dernier étend l’exil romain. Israël est aujourd’hui assailli par les Arabes mais nulle part, on ne parle d’un cinquième exil, arabe ou d’“Ismael”. Cette arche romaine à Doubaï les relie symboliquement : Ismael, les Arabes, et Edom, incarné par Rome », estime ce rabbin.
 

Le World Government Summit fait inaugurer l’arche de Palmyre par Bokova et Lagarde

 
Construite à l’origine par l’empereur romain Septime Sévère, l’arche fut érigée devant un temple déjà existant utilisé par les Mésopotamiens, évoqué dans le livre des Rois.
 
« Tout comme les Romains, les Arabes essaient de contrôler le monde, et ils y parviennent. Même si ce sont les Arabes contre les juifs, ce sont en réalité les Arabes qui poursuivent la mission d’Edom de conquérir le monde. Cette connexion entre Dubaï et Rome montre qu’Edom ne s’est jamais arrêté. Il se contente de porter un autre masque », assure le rabbin. Il en réfère à un sage juifs du premier siècle, Jonathan ben Uzziel évoquant la réapparition de l’alliance biblique entre Ismaël et Esaü aux derniers jours. Pour le rabbin Winston, elle passe aujourd’hui par Rome, représentée par le pape François, et l’autorité palestinienne, le président de l’Iran et d’autres représentant le monde arabe, qui l’ont rencontré.
 

Baal et ses fêtes qui idolâtrent la Terre mère…

 
On peut s’interroger sur le sérieux de l’interprétation judaïque, qui annonce une poussée vers le gouvernement mondial – la même que du temps de la tour de Babel – visant Israël comme l’ennemi et partant de Rome avec la complicité arabe, s’appuyant sur l’« Intellect humain » plutôt que de se soumettre à « l’Unique qui règne sur chacun d’entre nous ».
 
Mais quoi qu’il en soit, on peut noter que la première apparition de la réplique de l’arche de Baal a eu lieu le 19 avril dernier à Londres au cours de la semaine du patrimoine de l’Unesco : c’est la date des festivités traditionnelles celtiques de Beltane, non sans lien avec celles du début de l’été en Mésopotamie où Baal était célébré au moyen d’orgies bisexuelles et de sacrifices d’enfants brûlés vifs, dans une commune idolâtrie de la Terre mère.
 
Aujourd’hui, les célébrations de Beltane, avec les fêtes de l’arbre de mai notamment restent en vogue parmi les conservateurs des traditions populaires ; mais aussi les néo-païens et les adeptes de la sorcellerie, les « wiccans » qui les prennent très au sérieux.
 

Anne Dolhein