Terrorisme : d’une internationale à l’autre

Terrorisme d’une internationale à l’autre
 
Tandis que le monde musulman manifeste contre la nouvelle provocation que représente la nouvelle « une » de Charlie-Hebdo, et sa diffusion planétaire, Européens et Américains jouent la montre contre le terrorisme. En réalité, on assiste à l’escalade de deux internationales dont chacune reproche à l’autre de vouloir s’imposer à l’échelle planétaire.
 
Dans l’opération, François Hollande met tout en œuvre pour ne pas se faire voler la vedette. Son bilan économique misérable ? Oublié. Sa politique de gribouille ? Oubliée. Le président français remonte dans les sondages, à la faveur de la manifestation internationale organisée dimanche dernier dans la capitale française. Fort d’une réalité déclarée inchiffrable, il peut désormais afficher sa détermination à poursuivre une lutte internationale contre la menace terroriste : « La France sort de cette épreuve avec une détermination intacte à agir au plan international.  »
 

La vision internationale de François Hollande

 
Et l’opposer à ceux qui, comme dans les pays musulmans, ne comprennent pas cet « idéal », ces « valeurs ». « On voit qu’il y a des tensions, des tensions à l’extérieur où les populations ne comprennent pas ce qu’est l’attachement à la liberté d’expression », a déclaré le président de la République en évoquant les manifestations qui agitent l’Algérie, le Pakistan, le Niger, etc. depuis la publication du dernier numéro de Charlie-Hebdo ; et précisant que l’incompréhension venait de ce que « ces pays (…) en ont été privés ».
 

Le terrorisme, c’est l’autre

 
A Ankara, le président turc Recep Tayyip Erdogan a, en quelque sorte, répondu à son homologue français, en mettant en garde contre l’islamophobie qui se développe dans les pays occidentaux : « Malgré nos efforts pour l’empêcher, la thèse du choc des civilisations est en train de prendre vie. »
 
Pour Erdogan, la décision d’imprimer le dernier numéro de Charlie-Hebdo à plusieurs millions d’exemplaires – sept millions, selon le dernier décompte – n’a rien à voir avec la liberté d’expression. Au contraire, affirme-t-il, cela « terrorise la liberté des autres »…
 
A se renvoyer la balle, il est manifeste que, loin des belles déclarations sur le « vivre ensemble », les dirigeants sont en train d’agrandir le fossé qui, selon eux, n’existe pas…