Ce que le discours de Thanksgiving de Lincoln nous apprend sur la « laïcité » américaine

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Il y a 150 ans, en pleine guerre civile, Abraham Lincoln prononçait son deuxième discours pour la fête de Thanksgiving, qu’il avait instaurée un an plus tôt, le dernier jeudi de novembre, pour « rendre grâce à Dieu ».
 
Une tradition toujours honorée aujourd’hui par les Américains, alors même que les Etats-Unis ont depuis abandonné l’esprit de la fête, que certains sont fiers de ne plus chômer ce jour et que le principe de « laïcité » a été depuis largement dévoyé.
 
Dans son discours de 1864, Lincoln implorait le « Dieu tout puissant » de conserver l’Amérique pendant une année de plus, et remerciait pour les bénédictions reçues pendant l’année passée. Il avait également demandé à « tous ses concitoyens », de« mettre ce jour à part » et de l’observer « comme un jour d’action de grâce et d’éloge pour le Dieu tout-puissant, le Créateur bienfaisant et le maître de l’Univers »…
 
A l’époque, les Etats-Unis ne définissaient nullement la « laïcité » comme on la conçoit en France et comme ils commencent à le faire : le premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté religieuse n’avait qu’un but : ne pas proclamer d’Eglise d’Etat, et non de séparer l’Homme de Dieu, ni même d’empêcher l’Etat de savoir que son pouvoir venait de Dieu.
 
Le Premier Congrès, celui qui avait rédigé ce premier amendement en 1791 avait d’ailleurs encouragé le président George Washington à proclamer un jour d’action de grâce.
 
Ce qu’il avait fait en rappelant aux Américains que c’était « un devoir pour toutes les Nations  de reconnaître la providence de Dieu tout-puissant, d’être reconnaissant pour tous ses dons et d’implorer humblement sa protection et sa faveur ».