Comment la transition énergétique pollue les océans

Transition énergétique pollue océans
 

Les militants écologistes rappellent à juste titre l’importance des océans pour l’équilibre et la santé de la Terre, et appellent volontiers les dangers que l’homme leur fait subir : le plastique les pollue, les marées noires dues aux naufrages ou aux simples dégazages des navires qui les sillonnent polluent, ils ont même accusé le nucléaire, à l’occasion de l’accident de Fukushima, de polluer, mais ils oublient d’ajouter que la transition énergétique, à laquelle ils ont tant poussé, pollue elle-même. En voici deux exemples significatifs : les éoliennes en mer, qui ruinent de précieux fonds marins avant de produire d’immenses déchets, et la prospection minière sous-marine nécessaire à l’industrie de l’énergie solaire.

 

Construire et démonter l’éolien en mer pollue les océans

On l’oublie souvent, mais les océans sont avant tout un désert sans fond, où la vie est assez rare : elle se concentre sur les plateaux continentaux à proximité des terres émergées, d’où la nécessité de pêcher raisonnablement avec des moyens raisonnables, et de s’abstenir de destructions des sols. Or l’éolien flottant n’étant pas au point, les éoliennes géantes demandent des fondations énormes dont la construction ravage les fonds sans ménagement pour la vie qui s’y développe, sans compter le déversement accidentel de polluants. Après 20 ou 30 ans d’usage, au maximum, leur démontage engendre de nouvelles destructions et pollutions, et leur enfouissement ne se fait pas tout seul. Le tout pour un rendement médiocre.

 

Les terres rares, carburant de la transition énergétique ?

Les écologistes surveillent de près la prospection minière et pétrolière dans les océans, ils n’ont pas tort, et ils protestent contre un projet autour de l’archipel des Svalbard que vient d’autoriser le parlement norvégien : des sondages vont avoir lieu sur un territoire de 280.000 kilomètres carrés (la moitié de la France) afin de rechercher du zinc, du cuivre, du cobalt, et surtout des terres rares. Les terres rares sont le pétrole du vingt-et-unième siècle : hier, toute l’industrie humaine dépendait de l’or noir ; aujourd’hui, avec la transition énergétique décidée pour « sauver le climat », on fait la chasse aux combustibles fossiles pour promouvoir les « renouvelables », dont fait partie le soleil. Et ces terres rares entrent à la fois dans la fabrication des batteries et des panneaux solaires.

 

Le renouvelable pollue et n’est pas inépuisable

Parler d’énergies renouvelables comme on le fait est un abus de langage. Si l’énergie du soleil est, à l’échelle humaine, inépuisable, il faut pour la capter et en nourrir nos voitures à la fois des panneaux solaires et des batteries qui, eux, ne sont pas indéfiniment renouvelables : il faut les produire, ils s’usent, on les jette, cela pollue, et la matière première n’en est pas inépuisable, ce sont ces terres rares dont les économies développées deviennent dépendantes. C’est pour assurer son indépendance que la Norvège va prospecter en mer, et les écolos ont ici le derrière entre deux chaises : ils approuvent la transition énergétique, mais voient d’un mauvais œil ruiner les fonds marins, les paysages et la faune sauvage. Le CO2 n’est pas mauvais pour l’atmosphère, mais si l’on veut à la fois garder un niveau d’énergie suffisant, réduire la pollution et la dépendance de l’étranger, le nucléaire s’impose, avec à terme la fusion à froid.

 

Pauline Mille