Il fut l’un des premiers et des plus éminents dénonciateurs de la réponse radicale apportée par la plupart des gouvernements du monde à la question du covid : Jay Bhattacharya est professeur de médecine, d’économie et de politique de recherche dans le domaine de la santé à l’université de Stanford, en Californie, et directeur du Centre de démographie et d’économie de la santé et du vieillissement de cette université. Et il vient d’être nommé par Donald Trump au poste de directeur des Instituts nationaux de la santé américains (NIH). Les nominations du président-élu partent décidément dans tous les sens. Mais pour ce qui est de l’avenir des manœuvres des grands jeux de la peur, celle du Pr Bhattacharya est une excellente nouvelle.
Particulièrement notable est le fait que Donald Trump ait officiellement annoncé sa décision de nommer l’universitaire en insistant sur les prises de position de ce dernier quant aux confinements covid : son communiqué officiel annonce d’ailleurs que Bhattacharya « travaillera en coopération avec Robert F. Kennedy Jr pour la direction de la recherche médicale de la nation, afin de faire des découvertes importantes qui amélioreront la Santé, et sauveront des vies ». Kennedy – qui a fortement critiqué les vaccins ARNm anti-covid – s’est dit « très reconnaissant au président Trump pour cette nomination spectaculaire ».
Trump confie la santé à Jay Bhattacharya
Derrière le style toujours un peu fanfaron de Donald Trump il faut saluer le courage : après avoir détaillé les titres universitaires et les domaines de recherche de son futur responsable d’une des plus importantes agences de santé fédérales, le président-élu met explicitement le fait que « Jay était co-auteur de la Great Barrington Declaration, une alternative aux confinements proposés en octobre 2020 ».
Ladite Déclaration qui a recueilli près d’un million de signatures à travers le monde, dont 16.151 chercheurs dans le domaine de la médecine et de la santé publique et 47.788 médecins, s’ouvre sur ces mots : « En tant qu’épidémiologistes des maladies infectieuses et scientifiques spécialisés en santé publique, nous sommes inquiets des impacts physiques et mentaux causés par les politiques actuelles contre le COVID-19 et nous recommandons une approche alternative que nous appelons Protection focalisée (Focused Protection). »
Jay Bhattacharya, l’un des trois initiateurs de la Great Barrington Declaration
Aussitôt, les signataires avertissaient à propos des confinements en place : « Les politiques actuelles de confinement produisent des effets désastreux sur la santé publique à court, moyen et long terme », notamment par le manque de soins et de dépistage des maladies graves et par « l’injustice » que constituait la fermeture des écoles et des universités.
Extraits :
« L’immunité grandissant dans la population, le risque d’infection baisse pour tout le monde, y compris les plus vulnérables. Nous savons que toutes les populations vont finir par atteindre l’immunité collective, c’est-à-dire le point où le nombre de nouvelles infections est stable, et que ce processus peut s’accompagner (sans pour autant dépendre) de l’existence d’un vaccin. Par conséquent, notre objectif devrait être de minimiser la mortalité et le mal fait à la société jusqu’à ce qu’on atteigne l’immunité collective. (…) Une approche à la fois compassionnelle et prenant en compte les risques et les bénéfices consiste à autoriser celles et ceux qui ont le moins de risques de mourir du virus de vivre leurs vies normalement afin qu’ils fabriquent de l’immunité au travers d’infections naturelles tout en protégeant celles et ceux qui ont le plus de risques de mourir. » (…)
« Ceux qui ne sont pas vulnérables devraient immédiatement être autorisés à reprendre une vie normale. Des mesures d’hygiène simples, comme se laver les mains et rester chez soi si l’on est malade, devraient être pratiquées par chacun pour réduire le seuil de l’immunité collective. Les écoles et les universités devraient rouvrir pour des enseignements en présentiel. Les activités extrascolaires comme le sport devraient reprendre. Les jeunes adultes qui présentent peu de risques devraient travailler normalement plutôt que depuis chez eux. Les restaurants et les commerces devraient ouvrir. Les arts, la musique, le sport et les autres activités culturelles devraient reprendre. Les personnes qui présentent plus de risque peuvent participer si elles le souhaitent à ce processus tandis que la société dans son ensemble bénéficie de la protection ainsi conférée aux plus vulnérables par ceux qui ont construit l’immunité collective. »
Le Dr Jay Bhattacharya fait partie des trois premiers signataires et initiateurs de cette Déclaration que les pouvoirs publics de la plupart des pays du monde n’ont pas voulu entendre ; les deux autres sont le Dr Martin Kulldorff, professeur de médecine à Harvard, et le Dr Sunetra Gupta, professeur à Oxford, épidémiologiste spécialisée en immunologie.
« Suivre la science » ? Aujourd’hui, le sens de la consigne a changé…
Rappelez-vous : à l’époque on nous demandait de « suivre la science » – mais uniquement « la science » qui allait dans le sens du pouvoir.
Le choix de Trump est une manière de dire que si une situation semblable se produit à nouveau, des scientifiques de la trempe du Dr Bhattacharya seront entendus.
Six mois après la publication de la Déclaration, Bhattacharya affirmait que les confinements covid étaient « la plus grande erreur de santé publique que nous ayons jamais faite ». « Le tort fait aux personnes est catastrophique », disait-il, annonçant des répercussions graves, spécialement pour les plus pauvres, « pendant une génération ».
Sans être personnellement opposé aux vaccins covid, il a appelé à la fin de toutes les mesures « discriminatoires à l’égard des personnes non vaccinées » en 2022.
Donald Trump a déjà fait d’autres nominations allant dans le même sens : c’est le Dr David Weldon, ancien membre du Congrès de Floride, qui prend la tête des Centers for Disease Control (CDC), lui qui a toujours soutenu les lois pro-vie et exprimé ses réserves face aux obligations vaccinales en réclamant davantage de sécurité en la matière ; il avait également en son temps pris position en faveur de la vie de Terri Schiavo, pendant américain de Vincent Lambert.
La puissante Food and Drug Administration (FDA) aura quant à elle à sa tête un autre dénonciateur des confinements covid qui avait aussi critiqué l’administration des vaccins ARNm aux enfants, le Dr Marty Makary.