Convention républicaine de Cleveland : Trump et son épouse matent l’opposition

Trump Convention républicaine Cleveland Epouse Opposition
 
Le premier des quatre jours de la convention républicaine de Cleveland qui désignera Donald Trump pour la présidentielle de novembre a été marqué par une vive querelle de procédure et par l’apparition surprise de l’épouse du magnat, Melania, venue l’aider à mater son opposition.
 
Durant toute la première partie du lundi, l’opposition à Trump a réclamé un vote par appel nominal, de façon que les délégués qui le souhaitaient puissent, contrairement à l’usage, libérer leur conscience en votant contre lui, mais la direction républicaine s’y est finalement refusée pour ne pas diviser le Grand Old Party avant la compétition contre Hillary Clinton. Après des échanges fort vifs de cris, slogans et chants, partisans et adversaires de Trump ont continué leur opposition dans les rues de Cleveland : on a pu s’apercevoir ainsi que l’opposition, quoi que très active, était moins nombreuse que prévu. A l’intérieur, l’heure était désormais au rassemblement, et la présence surprise de Melania, l’épouse de Trump venue au secours de son mari, a ajouté une note de glamour électoral US dans le goût Michelle Obama.
 

La sécurité US est le thème de Cleveland

 
Melania Trump a naturellement couvert de fleurs son Donald, en le présentant surtout comme un combattant, qui protège l’Amérique et n’oublie personne : « Il n’abandonnera jamais, et surtout il ne vous abandonnera jamais ». Le thème de la convention est en effet « Rendre la sécurité à l’Amérique », et la grande majorité des témoignages de particuliers ou de politiques appelés sur scène l’ont illustré. L’un des survivants de l’attaque terroriste de Benghazi en 2012, Mark Geist, a fait écho à Melania Trump après avoir raconté sa nuit fatale : « Nous devons élire quelqu’un qui nous soutienne, qui ramènera nos gars à la maison, qui ne laissera personne sur le terrain ». Et la mère d’un des morts de l’affaire, Patricia Smith, a affirmé que son fils lui avait confié la nuit même de l’attaque que c’était l’insuffisance du dispositif de sécurité qui avait mis sa vie en danger. Elle a même désigné le – la – responsable : « J’accuse Hillary Clinton personnellement de la mort de mon fils ».
 

Une convention républicaine unie contre Hillary Clinton

 
Dans le même registre sécuritaire, Rudy Giuliani, l’ancien maire de New York, a fait rugir la convention républicaine de plaisir en demandant : « Qui veut qu’Hillary Clinton le protège ? Pas moi. Et vous ? » Et d’ajouter : « Je suis malade de la campagne de diffamation menée contre Trump par Hillary Clinton et les médias. C’est un homme bien ». Puis, passant à l’actualité policière qui a fait tant de vagues ces derniers jours aux Etats-Unis, il a soutenu à fond les policiers : « Quand ils arrivent pour vous sauver la vie, ils ne vous demandent pas si vous êtes blanc ou noir, ils vous sauvent, un point c’est tout. » Mais à ce propos, c’est le sheriff David Clarke, du Milwaukee, l’un des afro-américains qui a eu le meilleur tour de parole lors de cette convention républicaine, qui a gagné à l’applaudimètre en lançant : « Blue lives matter in America ». C’est une parodie de « Black lives matter » (La vie des noirs compte), qui est le nom d’une association d’agitateurs antiracistes spécialisée dans le dénigrement de la police US. Blue lives matter, littéralement les vies bleues comptent, veut dire la vie des policiers compte, par référence à la couleur de leur uniforme.
 

Une nouvelle image de Trump pour amadouer l’opposition

 
Malgré ces envolées et cet enthousiaste patriotique, qui a montré que la base des délégués est bien moins opposée à Trump qu’on ne l’a dit, bien des grosses pointures du parti étaient absentes, à commencer par les derniers présidents républicains et les nominés depuis 2008, jusqu’à John Kasich, gouverneur de l’Etat où se tient la convention et dernier concurrent de Trump à avoir jeté l’éponge. Melania Trump a bien conscience de cette opposition de l’élite républicaine, elle voulu changer l’image de son époux en le présentant comme « un grand penseur » et assurant toutes les communautés vivant sur le sol des Etats Unis, Blancs, Noirs, Jaunes, chrétiens, juifs, musulmans, etc., de « l’amour » de son époux.
 

Pauline Mille