Donald Trump a été officiellement élu 45e président des Etats-Unis d’Amérique par le collège électoral des 538 grands électeurs. L’entrepreneur en immobilier a obtenu 304 votes contre 224 pour Hillary Clinton, dépassant ainsi la majorité absolue (270) de 34 voix. Son équipe de campagne a évoqué « une victoire électorale écrasante et historique » tout en promettant de « rassembler le pays ». Dans un tweet, le président-élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a remercié ses soutiens pour cette victoire acquise « malgré une couverture médiatique mensongère et déformée ». Car Donald Trump a de quoi en vouloir à la nomenklature médiatique et aux Démocrates. L’épouse Clinton et ses journalistes domestiques ont en effet entretenu le doute sur le vote de ces grands électeurs, appelant à manifester devant les sièges des parlements des Etats où ils se réunissaient lundi. Une pression destinée à obtenir, in extremis, la défection d’au moins 37 des élus républicains, ce qui eût permis à Hillary de renverser le cours du destin. Première couleuvre qui a fini d’humilier la vaincue : non seulement les maigres manifestations de pression sur les grands électeurs républicains avaient échoué, mais les rares trahisons ont été plus nombreuses chez les Démocrates que chez les Républicains !
Les (rares) trahisons de grands électeurs plus nombreuses vis-à-vis d’Hillary Clinton
Mais le destin a poursuivi son cours, permettant au président-élu à peine confirmé de rompre avec le politiquement correct de Barack. Pour sa première intervention après confirmation, mardi, Trump a dénoncé les « terroristes islamistes qui attaquent continuellement les chrétiens » après le massacre de Berlin. Les démocrates du « padamalgam », et Obama qui n’a jamais évoqué l’islam dans les affaires de terrorisme, ont donc dû avaler cette seconde couleuvre.
La grande presse – y compris en France – avait glosé sur un basculement historique de grands électeurs, soudain frappés par l’Esprit Saint de la gauche caviar, afin de faire barrage à la « bête immonde ». « Pourtant, dans leur entreprise de sabotage de la légitimité de Donald Trump avant qu’il n’entre en fonction, les Démocrates ont réussi à transformer ce vote du collège électoral en une nouvelle défaite humiliante pour leur candidate, Hillary Clinton », relève l’éditorialiste John Hayward, du site Breitbart. Au dernier pointage, si Trump a perdu deux votes de grands électeurs au Texas, Clinton en a perdu quatre, dans l’Etat de Washington : trois ont voté pour l’ancien secrétaire d’Etat Colin Powell et un autre pour un pittoresque chef tribal des « premières nations », Faith Spotted Eagle. Plusieurs autres grands électeurs démocrates, dans d’autres Etats, ont tenté de voter pour des candidats protestataires mais se sont ravisés au dernier moment, ou ont été remplacés. Tous signes qui démontrent la profondeur de la fracture au sein du parti démocrate entre la tendance Clinton (55,2 % aux primaires) et la tendance radicale de Bernie Sanders (43,1 %).
Des manifestations assimilant Trump au fascisme – il est élu quand même
Ce ne sont pourtant pas les pressions qui ont manqué. Tandis que les grands médias s’interrogeaient sur cet hypothétique événement qui eût vu 37 grands électeurs républicains trahir le mandat (non impératif) confié par les citoyens, des manifestations étaient organisées un peu partout. Las, sans succès. Quelques 200 opposants à Trump ont ainsi piétiné devant le capitole de Pennsylvanie, à Harrisburg, chiffre ridicule pour une agglomération de 500.000 habitants capitale d’un Etat de 12,7 millions de citoyens qui s’est donné au Républicain contre toute attente. « No Trump, no KKK (Ku Klux Klan, NDLR), no fascist USA », criaient-ils, dans un reductio ad hitlerum usé jusqu’à la corde. A Madison (570.000 habitants dans l’agglomération), capitale du Wisconsin (5,7 millions d’habitants), quelques dizaines de manifestants ont chanté Silent Night. A Augusta, dans le Maine, ils tapaient sur des tambours et brandissaient des pancartes sur lesquelles étaient inscrit en grosses lettres « Empêchez Poutine de nous voler notre président(e) ».
Michael Moore voulait payer les traîtres
Cette ultime et humiliante séquence du combat perdu d’Hillary Clinton serait pathétique si elle n’était pas inquiétante. Des menaces physiques ont été formulées à l’encontre de certains grands électeurs républicains et le cinéaste Michal Moore est allé jusqu’à promettre des pots-de-vin pour ceux qui trahiraient Trump. Une proposition qui aurait entraîné des poursuites criminelles si quiconque avait été assez fou pour l’accepter.
Au final, rien n’y fit. L’hypothétique révolution en chambre concoctée par les Démocrates destinée à transformer le vote des Américains pour rectifier leur supposée incompétence morale a échoué.
Rappelons que les 538 membres du collège électoral sont attribués aux Etats fédérés en fonction du nombre de leurs représentants à la Chambre, lui-même proportionnel à la population, plus un grand électeur pour chaque sénateur (deux par Etat). Le District fédéral de Columbia désigne trois grands électeurs, bien qu’il n’élise aucun parlementaire.