Le chancelier fédéral allemand estime que l’Europe ne peut plus s’appuyer exclusivement sur ses alliés américains et britanniques et qu’elle doit désormais prendre ses destinées « en mains propres ». Cette saillie, lancée par la toute-puissante Angela Merkel après le G7 qui s’est tenu samedi 27 mai à Taormina en Sicile, et celui de l’OTAN l’avant-veille à Bruxelles, sonnait comme une critique de Donald Trump… tout en rejoignant ses vues puisque le président américain demande entre autres à l’Europe de mieux contribuer à sa défense.
Au cours d’une réunion électorale en Bavière, Mme Merkel a précisé que « le temps où nous pouvions compter pleinement sur les autres est à peu près révolu, je m’en suis rendu compte ces derniers jours ». Evoquant aussi le Brexit, le chancelier fédéral a ajouté que « Bien sûr, nous devons conserver des relations amicales avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, mais aussi avec nos autres voisins, Russie incluse ». La destinée continentale de l’Allemagne est ressuscitée, sa vocation transatlantique ayant été sérieusement entamée par le retour à la réalité nationale des Anglo-Saxons.
Macron fait le fier avec sa poignée de main, Merkel l’assure de la sollicitude allemande
« Nous devons combattre seuls pour notre propre futur, pour notre destinée d’Européens », a-t-elle ajouté. Adressant ses vœux de succès au nouveau président français Macron, qui succède à celui qu’il a servi pendant cinq ans à la tête d’une France plus affaiblie que jamais depuis l’après-guerre, elle a lancé : « Là où l’Allemagne pourra contribuer, elle contribuera, parce que l’Allemagne ne peut réussir que si l’Europe réussi ». Sollicitude du fort au faible.
Une façon de remettre Emmanuel Macron à sa vraie place après son interminable poignée de main surmédiatisée à Donald Trump, un « moment de vérité » d’après l’hôte de l’Elysée qui par ailleurs n’a pas hésité à comparer le président américain à Vladimir Poutine et à l’autocrate islamiste turc Recep Tayyip Erdogan. « Ma poignée de main (avec Trump, NDLR), ce n’était pas innocent. On doit montrer qu’on ne fera pas la moindre concession, même symbolique », a plastronné Macron en bon petit soldat de l’oligarchie globaliste, prétendant ainsi, façon banlieue chaude, « obtenir le respect ».
Angela Merkel furieuse d’une possible dénonciation du très lucratif Accord de Paris par Trump
Angela Merkel, comme son proconsul français Macron, s’est déclarée très déçue par le refus de Donald Trump, au G7, de se réengager pour l’Accord de Paris sur le climat, future source de très juteuses « disruptions technologiques » : « Les pourparlers ont été très difficiles, pour ne pas dire très insatisfaisants ». M. Trump a promis qu’il prendrait sa décision sur l’Accord de Paris dès cette semaine mais aurait confié qu’il penchait pour un retrait, qui serait une gifle pour son prédécesseur Barack Hussein Obama et pour ses alliés européens.
Au sommet de l’OTAN, Donald Trump a répété à ses alliés qu’ils ne dépensaient pas suffisamment pour leur défense. Il a par ailleurs critiqué l’Allemagne pour ses colossaux excédents commerciaux et menacé d’interrompre les importations d’automobiles allemandes. Le président du Conseil européen, l’atlantiste polonais Donald Tusk, a essayé de faire contre mauvaise fortune bon cœur en se déclarant optimiste avec Donald Trump : « Je suis absolument persuadé que, malgré quelques expressions ou attitudes frappantes, nos partenaires du G7 sont bien plus responsables qu’on n’en a eu l’impression après l’élection américaine. »
Merkel, patronne de l’Europe autonome mais allemande : tous en marche vers un gouvernement mondial
A son retour à Washington, après une tournée de neuf jours qu’il a qualifiée de « grand succès pour l’Amérique », Donald Trump a dû traiter les nouvelles accusations de la presse américaine dominante selon lesquelles sont conseiller et gendre Jared Kushner aurait tenté de créer un canal de communication secret avec le Kremlin en décembre dernier, avant l’entrée en fonction du nouveau président. « Une forgerie, un mensonge », a répliqué M. Trump sur son compte Twitter. L’Europe globaliste et les médias américains sont sur la même longueur d’ondes : ne tolérer aucun recul dans la marche forcée vers un gouvernement mondial.