Donald Trump a créé des remous à nouveau mercredi en déclarant, lors de sa réunion électorale à Fort Lauderdale, en Floride, que l’Etat Islamique « à bien des égards » fait honneur à Obama, et en accusant au passage Hillary Clinton d’en être la co-fondatrice. « Il est le fondateur de l’EI. Il est le fondateur de l’EI. Le fondateur. Il a créé l’EI » a déclaré Trump devant la foule en insistant sur le nom entier du Président, Barack Hussein Obama, puis en ajoutant que « la cofondatrice est l’escroc Hillary Clinton. »
Mardi, en Caroline du Nord, Trump avait déjà ironisé sur le fait que, selon lui, Clinton devrait recevoir un prix de la part du groupe terroriste pour avoir facilité son développement : « S’ils devaient décerner un prix à l’acteur principal, le vainqueur du prix pour l’EI serait probablement Hillary Clinton. »
L’émergence de l’Etat islamique a été sciemment favorisée par Obama et Clinton, confirme un haut-gradé
Jeudi matin, Trump réitérait ses propos lors d’une interview accordée à l’animateur de radio Hugh Hewitt. A la remarque d’Hewitt : « Hier soir, vous avez dit que le président était le fondateur de l’EI. Je comprends ce que vous avez voulu dire, qu’il a créé l’appel d’air, qu’il a mis fil à la paix… », Trump a répondu « Non, j’ai voulu dire qu’il est le fondateur de l’EI. Je le dis. (..) Il en a été le principal responsable. Je lui décerne le prix du meilleur acteur. Et à elle aussi, au passage, Hillary Clinton. » Hewitt a alors manifesté son désaccord, affirmant que selon lui Obama n’aime pas l’Etat islamique puisqu’il « essaie de le supprimer. » « -P eu importe, a répondu Trump, c’est lui qui l’a créé. »
Ces commentaires de Trump sur l’origine de l’Etat islamique se basent peut-être sur les remarques de Michael T. Flynn, ex-directeur de la DIA (Defense Intelligence Agency) devenu un adjoint de Trump. Le lieutenant-général à la retraite a déclaré l’an dernier dans une interview à Al Jazeera que l’administration Obama avait fermé les yeux sur un rapport de la DIA qui mettait en garde contre « une principauté salafiste officieuse émergente à l’est de la Syrie » qui pouvait contribuer aux efforts pour destituer le gouvernement de Damas. « Je pense que c’était une décision, une décision réfléchie de permettre l’émergence d’une telle entité » a déclaré Flynn.
Trump dénonce la politique cynique d’Obama qui a débouché sur un fiasco humanitaire
Déjà, au mois de juin, après la tuerie du night-club d’Orlando qui a fait 49 morts, Trump avait suggéré qu’Obama jouait un rôle dans le terrorisme. Il est certain qu’après l’intervention américaine en Irak, puis le vide laissé par le retrait des troupes de l’Oncle Sam, l’émergence d’une nouvelle entité extrémiste était favorisée.
Lorsqu’on sait ce qu’il en a résulté pour les minorités, chrétienne et Yézidi notamment, on réalise le cynisme de la politique menée par l’administration Obama-Clinton en place. De là à penser qu’en favorisant ainsi la création de l’Etat Islamique, les USA se sont aménagé un prétexte pour pouvoir intervenir à nouveau et tenter de redessiner la carte géopolitique régionale à leur avantage, il n’y a qu’un pas.