Angela Merkel, François Hollande, Vladimir Poutine et Petro Porochenko feront ce dimanche après-midi, par téléphone, une première évaluation de la mise en œuvre du cessez-le-feu dans l’est de l’Ukraine. Histoire de savoir si la rencontre de Minsk offre réellement un avenir à l’Ukraine…
Des appels ont déjà eu lieu entre eux samedi, dans la journée. Mais, sans connaître la teneur de ces discussions, on peut se douter que la violence qui s’est exprimée depuis jeudi sur le terrain n’est guère encourageante pour la suite. Pour la seule journée de vendredi, en effet, de violents combats ont fait 28 morts.
Le président ukrainien Petro Porochenko a également discuté de la situation à Debaltseve avec son homologue américain Barack Obama. Ils se sont mis d’accord pour « coordonner leurs efforts en cas d’escalade du conflit », a indiqué un communiqué de la présidence ukrainienne. Ce qui montre bien que les Etats-Unis n’entendent pas lâcher le dernier point extérieur où s’exerce leur influence…
L’Ukraine toujours en guerre
Samedi matin, l’armée ukrainienne faisait état d’une « tentative d’assaut rebelle avec des lance-roquettes multiples et des chars » contre ses positions près de Debaltseve. Huit militaires ukrainiens et six civils ont été tués au cours des dernières 24 heures dans la région.
Les dirigeants des sept plus grandes puissances économiques mondiales, constituant le G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, et Etats-Unis) ont donc décidé d’appeler au « strict respect » des accords pris à Minsk, et se sont dits « prêts à adopter » des sanctions contre ceux, quels qu’ils soient, qui violeraient cet accord. « Le G7 reste prêt à adopter des mesures appropriées contre ceux qui violent le “paquet de Minsk”, en particulier contre ceux qui n’observent pas le cessez-le-feu global agréé ainsi que le retrait des armes lourdes », affirment-ils dans un communiqué.
Un cessez-le-feu sans avenir ?
Le département d’Etat américain a été plus loin encore, en accusant Moscou de continuer à déployer des armes lourdes dans l’est de l’Ukraine, évoquant « des informations concernant des chars et des systèmes de missiles supplémentaires venus ces derniers jours de l’autre côté de la frontière, de Russie ».
De son côté, le chef-adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne, Valeriy Chaly, a assuré que, « en cas d’échec du cessez-le-feu, l’Ukraine recevra l’aide militaire de l’Occident ».
En étant optimiste, on peut se dire que ces déclarations sont pour le moins maladroites. Quant aux pessimistes, ils pencheront volontiers pour affirmer qu’il y a là une volonté d’indisposer la Russie, afin de la pousser – dans un but inavouable – à faire en sorte que le cessez-le-feu ne soit pas mieux respecté que son prédécesseur…