Trois membres des forces gouvernementales ukrainiennes ont été tués ces dernières heures dans l’est du pays, malgré le cessez-le-feu qui est censé, à la suite des accords de Minsk II, être entré en vigueur le 15 février dernier. Malgré les beaux discours, l’Ukraine est donc toujours en guerre…
Les forces ukrainiennes avaient entamé jeudi le retrait de leurs armes lourdes déployées sur la ligne de front, selon ce que demande le deuxième point des accords de Minsk conclu le 12 février. Une opération qui pourrait être suspendue après ces nouvelles attaques attribuées, selon l’état-major ukrainien, aux forces des séparatistes pro-russes. Anatoli Stelmakh, porte-parole de l’armée ukrainienne, a signalé, outre les trois morts, sept blessés dans les rangs des forces gouvernementales.
« Des effectifs et des ressources suffisants restent le long de la ligne de front, au cas où les terroristes et les forces qui les soutiennent violeraient le cessez-le-feu », a ainsi déclaré un représentant du ministère de la Défense.
Une cessez-le-feu toujours fragile
De leur côté, les séparatistes pro-russes ont entamé mardi le retrait de leurs armes lourdes. Mais Kiev les accuse toutefois de vouloir pousser leur avancée jusqu’à Marioupol, ville portuaire de 500.000 habitants sur le littoral de la mer d’Azov. Les puissances occidentales, qui soutiennent l’Ukraine, ont lancé un nouvel avertissement selon lequel une reprise de l’offensive dans le Donbass entraînerait un alourdissement des sanctions.
L’humeur n’est pas à l’optimisme : « Même dans le scénario le plus optimiste (…), la menace militaire de l’Est perdurera malheureusement », a estimé vendredi le président ukrainien Petro Porochenko dans un discours prononcé à l’Université nationale de la Défense.
Qu’est-ce que l’Ukraine ?
On est toujours là face au même « malentendu ». Pour les séparatistes pro-russes, le Donbass n’est pas concerné par les accords de Minsk, puisqu’il fait partie intégrante de leur territoire, et qu’il ne s’agit là que de maintien de l’ordre intérieur. Comme le Kremlin, toujours considéré par les Occidentaux comme à l’origine de la guerre en Ukraine, ils l’appellent d’ailleurs la « Nouvelle Russie ».