Le groupe Wagner de retour à Kherson en Ukraine ; Tsargrad s’en réjouit

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Le site d’informations de l’oligarque russe Konstantin Malofeev se réjouit du retour du groupe paramilitaire Wagner sur le théâtre des opérations en Ukraine dans un récent article dithyrambique sur les hommes et les actions du groupe récemment décapité par la mort de son chef et co-fondateur, Evguéni Prigojine, et de son bras droit Dimitri Outkine. Le leader d’une mutinerie qui s’était achevée par un accord avec Moscou ayant opportunément disparu – opportunément pour Poutine, évidemment – la puissance de feu et de combat de la formation de mercenaires n’est pas en passe d’être abandonnée par la Russie, qui a de toutes façons financé et fourni en armes ce groupe qui a servi et semble devoir continuer de servir ses intérêts.

Tsargrad assure ainsi que « les sections d’assaut du PMC Wagner reviennent dans la zone de la Région militaire Nord ». « Diverses sources rapportent que les combattants légendaires sont déjà arrivés sur la rive gauche de la région de Kherson sous les auspices de la Garde russe, qui sera bientôt autorisée à disposer de ses propres formations de volontaires », affirme le média.

 

Tsargrad.tv estime que Wagner ne doit pas tomber dans l’oubli

« Le public patriote » avait été ébranlé par ces disparitions, selon Tsargrad : ceux qui « ne sont pas indifférents au sort de la patrie » ne pouvaient « accepter le fait que l’unité légendaire, dont le nom même faisait trembler les russophobes du monde entier, qui avait capturé des villes en Syrie et dans la zone du district militaire du Nord, puisse tomber dans l’oubli, surtout maintenant, alors que des combats acharnés se déroulent sur tous les fronts de l’Ukraine et que la Russie a désespérément besoin de ces gaillards cosaques du 21e siècle ».

L’article poursuit : « Et puis sont arrivées des nouvelles encourageantes. Plusieurs sources confirment que des groupes du PMC Wagner sont actuellement arrivés dans la zone de combat de la région de Kherson. Les troupes d’assaut de la formation sont réparties entre les secteurs. Les détails sont encore inconnus, les informations étant classées comme “Secrètes” selon le correspondant militaire Yuri Kotenok sur sa chaîne Telegram, qui ajoute que la Patrie a plus que jamais besoin des combattants du “groupe musical” » – référence au fait que les soldats de Wagner sont volontiers appelés « les musiciens ».

Tsargrad rapporte que leur retour sur la ligne de front s’est produit à l’initiative du chef d’état-major général des forces armées russes Valery Gerasimov : sans cela, « il y aurait un risque de perdre une partie importante des territoires et d’être confronté à des problèmes le long du front, comme le fait de devoir mobiliser d’urgence jusqu’à un demi-million de personnes, puisqu’une réserve vitale était nécessaire pour les zones frontalières ».

 

Le retour de Wagner à Kherson avec la bénédiction de la Russie

Kotenok « affirme que les wagnériens recevront des fournitures et des garanties sociales en tant que combattants de la Garde russe, raison pour laquelle on a tant parlé du transfert des PMC sous le contrôle de Zolotov », ajoute Tsargrad. Le tout à la suite d’accords verbaux, puisque Wagner « ne signera aucun contrat ».

Pendant ce temps le député à la Douma d’Etat Alexandre Khinstein – membre influent du parti de Poutine, Russie unie, a déclaré qu’avec un groupe de députés, il avait soumis au Parlement un ensemble de projets de loi autorisant la Garde russe à disposer de ses propres formations de volontaires, à l’instar du ministère de la Défense. Elle aurait déjà reçu des demandes individuelles de multiples combattants de Wagner.

Le retour du groupe en tant que tel semble désormais acté. Et Tsargrad commente : « Lorsque les Ukrainiens entendent le mot “Wagner”, c’est le début de la panique ».

Mais face à la volonté des troupes ukrainiennes d’établir des points de passage à Kherson évoquée par un colonel interrogé par Tsargrad, la décision de déployer Wagner est elle-même symptomatique d’une certaine panique russe du fait de l’incapacité (réelle ou de façade) de l’armée régulière à tenir le fort.

 

Anne Dolhein