Le groupe Wagner favorise les migrations illégales vers l’UE, accuse le ministre italien Guido Crosetto

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L’Italie de Giorgia Meloni accuse désormais la Russie, et en particulier le groupe de mercenaires Wagner, de favoriser les migrations illégales vers l’UE en représailles contre le soutien des pays européens à l’Ukraine. Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a déclaré lundi que « l’augmentation exponentielle » des départs vers les rives européennes et notamment italiennes « s’inscrit, dans une mesure non négligeable, dans une stratégie claire de guerre hybride que la division Wagner, mercenaires à la solde de la Russie, est en train de mettre en œuvre, en utilisant son poids considérable dans certains pays d’Afrique ». Un problème « mis en évidence par des insiders ; une alerte en ce sens était déjà venue des services tels que Copasir », a précisé Crosetto, faisant référence au Comité parlementaire pour la sécurité de la République italienne.
 
Ces propos ont été tenus lors d’une réunion organisée par Mme Meloni au Palais Chigi avec les différents ministres chargés du dossier de l’immigration et les responsables des services secrets italiens, pour mieux coordonner la surveillance maritime jusque dans les eaux extraterritoriales. Elle plaçait ces pourparlers dans le cadre de la lutte contre le trafic des êtres humains.
 

Giorgia Meloni dénonce l’implantation des mercenaires russes du groupe Wagner en Afrique

 
« Nous avons été accusés de choses horribles, mais j’ai la conscience tranquille », précisait le Premier ministre, qui s’exprimait aux côtés du secrétaire d’État du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin : « Plus les gens partent et se mettent entre les mains de trafiquants cyniques, plus il y a de risques que quelque chose tourne mal : je ne pense pas que ce soit la bonne façon, humaine et responsable, de traiter la question. Peut-être serait-il plus facile de faire l’autruche, de laisser les mafiosi décider qui doit arriver, de ne laisser arriver que ceux qui ont l’argent pour payer, et de laisser les mercenaires et les fondamentalistes de Wagner continuer à s’implanter en Afrique. »
 
La présence de l’armée parallèle Wagner en Afrique du Nord s’est notamment fait connaître lors de la tentative de désinformation contre la France au Mali au printemps dernier à travers le montage du faux charnier de Gossi où reposaient des victimes des Russes que ces derniers disaient massacrés par les Français – opération démontée grâce à la vigilance de l’armée française. La Russie ne fait pas mystère aujourd’hui, que ce soit sur ses sites bellicistes ou à travers les discours de Poutine, de soutenir aujourd’hui comme au temps des Soviets le combat « anticolonialiste » en Afrique contre l’Occident.
 

Les migrations illégales sont au service d’une « guerre hybride » contre l’Italie, selon le ministre Guido Crosetto

 
Giorgia Meloni a critiqué par la même occasion ceux qui ont eu des « positions fluctuantes » en matière de politique étrangère, « remerciant Dieu » de « devoir faire des choix. Le parlementaire Massimiliano Romeo a renchéri en accusant la Russie de « créer une bombe migratoire ».
 
Le fondateur du groupe Wagner, Evgueni Prigojine – qui est aussi un proche de Poutine – a réagi par un audio-message sur Telegram en démentant toute implication russe dans les affaires migratoires. Et d’insulter par-dessus le marché le ministre Crosetto : « C’est juste un couillon et un connard. »
 
Les commentaires de Crosetto ne faisaient pas référence à un pays africain spécifique, pas plus que la réponse de Prigojine, mais il est très probable qu’ils parlaient de la Libye, pays d’où partent la plupart des migrants qui tentent d’atteindre illégalement l’Italie par la mer, et le pays africain où le groupe Wagner est le plus actif depuis des années.
 
Jeanne Smits