Une force africaine contre Boko Haram ?

Une force africaine contre Boko Haram ?
 
Commentant la décision de l’Union africaine de créer une force régionale de lutte contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, au lendemain de nouvelles attaques meurtrières au Cameroun, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a appuyé, en marge d’un sommet de l’organisation panafricaine à Addis Abeba, cette volonté d’établir une force multinationale à cet effet.
 
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a décidé d’organiser une force militaire régionale de 7.500 hommes pour contrer le groupe islamiste, à la suite des exactions perpétrées par Boko Haram au Cameroun.
 
L’ONU pourrait donc envisager de participer à cette force régionale, en y détachant notamment des conseillers, et en fournissant un appui logistique. De son côté, un responsable de l’Union africaine a indiqué qu’une réunion d’experts militaires africains aurait lieu du 5 au 7 février à Yaoundé pour discuter des modalités de mise en œuvre de cette force.
 

L’extension de Boko Haram

 
Il est en effet grand temps ! Boko Haram n’a cessé de progresser au Nigeria, s’emparant de territoires entiers dans le nord-est du pays, et s’autorise donc désormais des incursions répétées au Cameroun – et pourquoi pas ailleurs.
 
Certes, selon l’armée tchadienne qui s’est déployée dans la zone pour contrer les troupes de Boko Haram, les islamistes ont eu 123 tués au cours de ces attaques. Mais qu’importent à ses responsables fanatisés ?
 
C’est sans doute pourquoi Ban Ki-moon a ajouté que la force militaire ne saurait constituer « l’unique solution ». « Il faut s’attaquer aux origines profondes de la propagation de cet extrémisme violent », explique-t-il. De fait, depuis les débuts de l’insurrection islamiste en 2009 ce sont plus de 13.000 morts qui sont à déplorer.
 
Différentes considérations pourraient néanmoins retarder la mise en place d’une force de cette nature, ou du moins l’aide que les Occidentaux envisagent de lui apporter. La première est la désignation du très controversé président zimbabwéen Robert Mugabe comme nouveau président en exercice de l’Union africaine.
 

Une force africaine à démultiplier

 
La seconde est le nombre important de conflits qui bouleversent le continent africain. En Somalie, au Mali, en Libye, au Soudan du Sud, en République démocratique du Congo, etc., les conflits et guerres civiles se sont multipliées ces dernières années, rendant très précaire l’équilibre de la région, tant sur le terrain politique que sur le plan économique.