Une étude de l’université de Nottingham (Royaume-Uni) confirme le risque de thrombose associé aux pilules contraceptives les plus récentes, telles Yasmin, Femodene et Marvelon : il est multiplié par quatre chez les utilisatrices comparées à des femmes qui ne sont pas sous contraception hormonale orale. La recherche, menée par le Dr Yana Vinogradiva, a été publiée par le British Medical Journal quelques jours après la mort d’une enseignante de 21 ans, Fallan Kurek, après avoir absorbé une forme plus ancienne de contraceptif oral.
Les pilules de troisième génération, qui datent des années 1980, ont été officiellement remises en question dès 1995en raison du risque associé de thrombose veineuse profonde et donc d’embolie pulmonaire, mais elle sont encore utilisé par plus d’un tiers des 3,5 millions de femmes au Royaume-Uni sous contraceptifs oral en raison de leur meilleure tolérance : elles provoquent moins de prise de poids, moins de céphalées et autres effets secondaires dont il est pourtant de mauvais ton de parler à propos des contraceptifs hormonaux.
Les pilules contraceptives les plus récentes provoquent davantage de thromboses
Les pilules les plus récentes encore, objets de l’étude, contenant de la drospirénone, du désogestrel, du gestodène et de la cyprotérone. Les plus anciennes, estroprogestatives, sont associées à un risque de thrombose de 1,5 à 1,8 fois supérieur à celui encouru par les femmes qui ne prennent pas de pilule hormonale.
L’étude des dossiers de 10.000 femmes a permis aux chercheurs de constater qu’il y a eu des thromboses « excédentaires » de 14 cas par an chez les utilisatrices de pilules récentes, et de 6 par an chez celles utilisant des pilules plus anciennes.
Danger : la nouvelle étude sur les dangers des pilules servira à promouvoir les contraceptifs de longue durée
On tente néanmoins de minimiser ce danger : si la France, où des cas graves avaient défrayé la chronique, a demandé à l’Agence européenne du médicament (EMA) de réévaluer les risques de ces pilules contraceptives, celle-ci a conclu que les bénéfices pilules de 3e et 4e génération restent « supérieurs aux risques ».
Il y a tout de même eu des morts, qui auraient pu être évitées… Le Pr John Guillebaud, « expert » en contraception, parle d’un risque « minime » mais prône – c’est la mode – l’abandon total de la pilule par certaines femmes au profit des contraceptifs de longue durée (souvent abortifs comme le dispositif intra-utérin). « Ils sont tellement mieux ! », assure-t-il.
Car personne – et surtout pas les laboratoires – ne veut renoncer à la culture contraceptive.