En juin 2014, le pape François avait déjà donné le ton, déclarant excommuniés « ceux qui dans leur vie suivent cette voie du mal, comme le sont les mafieux » : la ‘Ndrangheta, la puissante mafia calabraise, était alors tout particulièrement visée. Aujourd’hui, c’est le Vatican tout entier qui se penche sur le sujet.
Un communiqué publié samedi 17 juin, à la suite d’une réunion internationale sur la corruption organisée à Rome, indique que le Vatican « travaille à l’élaboration d’un document conjoint qui établira les travaux successifs et les futures initiatives (…) Parmi ces dernières, il faut signaler pour le moment la nécessité d’approfondir, au niveau international et de la doctrine juridique de l’Église, la question relative à l’excommunication pour corruption et association mafieuse ».
Le point novateur, c’est qu’il s’agirait d’un document juridique d’une valeur universelle. « Nous avons besoin d’un « décret pénal », un acte juridique formel au niveau national et mondial », a déclaré Mgr Michele Pennisi, archevêque de Monreale en Sicile. Pouvoir excommunier tous les mafieux et corrompus, quel que soit leur pays d’appartenance…
L’idée est intéressante en ce que la mafia est une organisation hautement condamnable. Mais la perspective est pour le moins vague et complexe dans son application, d’autant que l’excommunication est la sanction la plus lourde de l’Église catholique.
Cela donne aussi un peu l’impression qu’on balaie chez soi (les mafias italiennes sont souvent de culture chrétienne) pour ne pas devoir balayer ailleurs.