Destiné aux jeunes, un nouveau programme d’éducation sexuelle, « Point de rencontre », créé à l’initiative du conseil pontifical pour la famille vient d’être présenté au Vatican à l’occasion du lancement des JMJ 2016. Les adolescents y trouveront de tout : même des images très explicites, des vidéos immorales, des textes vulgaires, une connivence avec le langage et des pratiques propres à notre époque de révolution sexuelle. Sans doute le but est-il d’amener les jeunes adolescents à rejeter la promiscuité et à choisir le libre don de soi. Mais c’est au prix de ce qui apparaît comme une complicité avec le monde et d’un silence ahurissant par rapport au droit des parents de dispenser une véritable éducation affective. Quant aux sixième et neuvième commandements, ils ne sont même pas évoqués, pas plus que le péché – et encore moins le péché mortel.
On dira que c’est pour avoir une vision positive de la sexualité ; pour éviter tout ton moralisateur. Mais il s’agit des âmes et de leur salut ! Comme le rappelait Notre-Dame de Fatima en 1917, « Davantage d’âmes vont en enfer à cause des péchés de la chair que pour tout autre raison ». Si même un cours d’éducation sexuelle – notion en soi réductrice puisque le jeune catholique a droit à une éducation à la pureté et à la juste expression, selon son état de vie, de son identité sexuée – publié par le Vatican ne contient pas ces notions fondamentales de morale et donc de bonheur, on est tombé bien bas.
Un cours d’éducation sexuelle approuvé par le Vatican
Le programme a été développé par des couples mariés en Espagne depuis plusieurs années. Il a été achevé plus vite que prévu sous la pression de la lettre Amoris laetitia du pape François qui évoque explicitement la nécessité de mettre en place une « éducation sexuelle » dans le cadre des « établissements d’éducation ». Nombre de groupes provie et pro-famille s’en étaient émus, rappelant que c’est aux parents que revient le « droit fondamental et le devoir » de donner et de surveiller cette éducation. Le document qui vient d’être publié montre combien leur inquiétude était justifiée.
Le programme de formation compte six unités dont l’enseignement est prévu sur une période de quatre ans – les quatre dernières années du secondaire – à des classes mixtes, et comporte des modules pour les enseignants et pour les élèves que l’on peut consulter ici.
Pie XI, dans Divini Illius Magistri, mettait en garde en 1929 contre un enseignement trop explicite : il invitait les parents à dire ce qui était nécessaire à leurs enfants avec prudence et avec le souci de préserver la vertu de pureté. Pie XII, en 1951, a dénoncé la focalisation excessive sur « l’élément sexuel », afin de pas présenter celui-ci comme une fin et une valeur en soi. Il parlait même d’une certaine « propagande » catholique qui manquait de mesure à cet égard. Jean-Paul II, dans Familiaris Consortio, affirmait que l’éducation sexuelle est un « droit et un devoir fondamental des parents » et doit être dispensée soit au foyer soit dans « des centres éducatifs choisis et contrôlés par eux », invitant des parents chrétiens à apprendre à leurs enfants que la virginité ou le célibat sont les « formes suprêmes du don de soi qui constitue le sens même de la sexualité humaine ».
Contenus explicites et recommandation de films présentant des actes sexuels
Le nouveau programme du Vatican ne passe pas à côté des valeurs positives, mais pose de graves problèmes dans sa manière de présenter les choses, sans profondeur et donc finalement avec mépris ; en même temps qu’il tient les parents à l’écart. Pas question d’expliquer aux enfants que certains comportements sont objectivement peccamineux, depuis l’adultère jusqu’à la contraception en passant par l’activité homosexuelle, ni de leur rappeler que ces péchés détruisent la charité dans l’âme et détournent l’être humain de Dieu.
On ne rappelle pas non plus aux adolescents que la possibilité d’être damné existe et que cette séparation éternelle de Dieu est le résultat du péché mortel. Qu’il y a des commandements constituant la loi naturelle, des péchés véniels et mortels, et un moyen de retrouver l’amitié de Dieu à travers la confession. La notion de pudeur est absente – il vaut mieux, vu les images présentées par le programme… La présentation de la sexualité comporte des explications sur la montée du désir, présentée bien sûr à des classes mixtes. On y trouve même une présentation favorable d’Elton John, sans rappel de son activisme gay, à défaut du rappel de l’enseignement du Christ sur le mariage.
Les notions de commandements de Dieu, du droit des parents et du péché évacuées
Si le don de soi et la notion de sainteté ne sont pas totalement oubliés, ni la notion de vraie liberté, c’est toujours sans explication précise. Ainsi, le programme regrette que l’amour puisse être séparé de la procréation, mais ne dit pas pourquoi.
Pour illustrer le propos, le programme renvoie à des films sexuellement explicites que les jeunes sont invités à regarder.
Confusion des jeunes face à ce programme : elle semble recherchée dans une séquence où ils sont invités à dire qui, d’un vieux couple attablé dans un café, et d’un jeune homme et d’une jeune femme à moitié nus et enlacés que l’on voit dans une image accrochée au mur derrière lui, se trouve dans une « relation sexuelle ». Le but, selon le livret de l’enseignant, est de « provoquer », afin que les jeunes ne sachent plus vraiment quelle est la bonne réponse – de provoquer une dissonance cognitive…
Pete Baklinski de LifeSiteNews commente : avec une telle « formation », sainte Maria Goretti eût-elle répondu à son agresseur : « Non ! C’est un péché ! Dieu ne le veut pas ! » ? C’était en 1902. Elle n’avait pas tout à fait douze ans, elle vivait à la campagne, à une époque où les jeunes étaient bien moins agressés qu’aujourd’hui par la sexualisation de la société, et où l’innocence des enfants pouvait durer plus longtemps. Mais elle savait. Et ainsi elle a gagné le bonheur éternel et l’honneur des autels comme vierge et martyre. Il ne faudrait pas croire que c’est démodé.