VaticanNews célèbre la lutte anticoloniale communiste dans les anciennes colonies du Portugal

VaticanNews lutte anticoloniale Portugal
 

Le site d’informations officiel du Vatican mettait en ligne, mardi, un article pour le moins étonnant intitulé : « Le rôle des médias dans la décolonisation des anciennes colonies portugaises en Afrique. » Que ce soit en Angola, au Mozambique, en Guinée-Bissau ou au Cap-Vert, les divers « fronts de libération » qui ont combattu le Portugal du début des années 1960 jusqu’à la Révolution des Œillets qui mit fin à l’Estado Novo de Salazar et, par la même occasion, à la volonté du Portugal de conserver ses liens avec des territoires africains qu’il considérait comme faisant partie intégrante de la patrie, se sont distingués par leur idéologie marxiste, leur armement issu des pays communistes, de la Chine au Bloc de l’Est et le soutien financier et matériel que ces derniers apportaient aux révolutionnaires. Pour VaticanNews, c’était une « lutte de libération » qu’il s’agit de saluer, cinquante ans après.

 

VaticanNews salue une initiative de la Fondation Gramsci

L’article est totalement univoque, prenant parti pour la révolte révolutionnaire contre l’Europe et omettant totalement de mentionner les intérêts internationaux en jeu en Afrique qui ont directement fomenté les conflits. De l’orientation communiste de cette « lutte de libération » qui a plongé les anciennes colonies dans une pauvreté, voire une misère qui perdure. Le Mozambique n’est devancé que par le Burundi, la Centrafrique et la République démocratique du Congo au palmarès des pays les plus pauvres ; la Guinée-Bissau et l’Angola ne sont pas très loin derrière.

Cerise sur le gâteau, ce sont La Fondation des archives audiovisuelles du Mouvement démocratique des travailleurs et la Fondation Gramsci qui organisent ces jours-ci, 10 au 14 décembre, les événements commémoratifs auxquels ont également pris part la Cinémathèque nationale italienne, l’université La Sapienza et d’autres universités et médias.

 

La lutte anticoloniale contre le Portugal servait la Révolution communiste

Tout cela est annoncé sans l’ombre d’une réserve par le site d’informations du Vatican – même le marxisme culturel de Gramsci dont la Fondation Gramsci assure la conservation et l’étude ne réussit pas à le faire tiquer – qui conclut, benoîtement :

« L’indépendance des colonies portugaises est intervenue à la fin du long processus. Les derniers pays du continent à se libérer du colonialisme européen ont été l’Angola, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau et le Mozambique entre 1973 et 1975, après des années de guerre contre le Portugal. Plusieurs vies ont été sacrifiées comme celle du plus important dirigeant anticolonialiste, Amílcar Cabral, assassiné en janvier 1973. »

Cabral, le marxiste-léniniste adoubé à La Havane, Cabral le communiste, Cabral surnommé le « Lénine africain ».

Voilà qui s’inscrit parfaitement dans le discours dit « nationaliste » russe actuel, à l’heure où les médias contrôlés par le Kremlin reprennent quotidiennement les mots-clefs, les idées et les revendications de l’anticolonialisme africain soutenu par l’URSS au milieu du XXe siècle.

 

Jeanne Smits