L’écrivain nantais est le Français le plus lu à l’étranger, et considéré sinon comme visionnaire du moins comme tendu vers l’avenir, et la ville de Nantes lui a enfin rendu hommage en lui consacrant la Cité des imaginaires, un grand musée qui doit ouvrir en 2028. Mais cela n’est pas du goût de l’extrême-gauche arc-en-ciel locale qui déplore ce projet : « Difficile de trouver un seul de ses 82 romans qui ne porte pas de traces indélébiles d’idéologie sexiste, racialiste et colonialiste, tout en vénérant les machines et le “progrès” du capitalisme prédateur au XIXe siècle. » Scandalisés qu’il ait pu comparer des Africains à des singes dans Cinq semaines en ballon, ils affirment : « La ville de Nantes s’honorerait à mettre en avant d’autres figures de l’histoire locale que cet écrivain blanc et bourgeois aux récits problématiques, et qui était à la fois raciste et antisémite. La métropole nantaise et ses élus ne peuvent fermer les yeux sur la place et le rôle de l’imaginaire vernien dans l’histoire coloniale et dans la crise écologique contemporaine. » Pour sûr : il a même parlé de la disparition du Gulf Stream dans Vingt mille lieues sous les mers !