Depuis janvier, dans la foulée des troubles qui ont fait suite à la mort du Noir Freddie Gray, tué par la police, la ville de Baltimore est sous la surveillance intermittente d’un avion Cessna équipé de caméras qui a survolé la ville pendant des heures, renvoyant des films à sa base sans que la population ait jamais été mise au courant.
Le maire de la ville, Stephanie Rawlings-Blake, a publié un communiqué expliquant qu’elle avait été « récemment » avertie de la mise en place du dispositif, un « programme pilote subventionné par un donateur anonyme ». C’est une technologie de pointe qui vise à rendre la ville plus sûre et qui en tant que telle correspond aux « priorités » de l’équipe municipale. « Il ne s’agit ni de surveillance ni de traquer les gens, mais de mettre la main sur ceux qui font le choix de faire du tort aux citoyens de notre ville », a-t-elle dit.
La police de Baltimore s’est également défendue d’avoir mis en œuvre un « drone autonome ou un programme de surveillance secret ». La caméra embarquée permet de visionner une zone plus large mais de manière moins précise que les caméras de vidéosurveillance au sol, a-t-elle précisé. Son porte-parole a également déclaré que la police n’a pas pour habitude de prévenir lorsqu’elle change des caméras ou qu’elle modifie le programme, ajoutant qu’il ne s’agissait que d’un programme d’essai.
Des élus locaux continuent cependant de s’émouvoir de la discrétion avec laquelle le programme a été mis en œuvre, soulignant que la ville a aujourd’hui surtout besoin de « transparence », là où la police parle « sécurité ».
Vieux débat. Ce qui a changé, c’est la quantité d’informations que l’on peut recueillir aujourd’hui sur des personnes innocentes à leur insu.