1 personne sur 12 vivant à Londres est un immigré clandestin

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C’est le constat choc d’un rapport récupéré par The Telegraph : 1 personne sur 12 vivant à Londres est un immigré clandestin. Près de 600.000 résidents de la capitale n’ont donc aucun droit de résider au Royaume-Uni et abusent des services sociaux britanniques déjà largement sous pression. Et si on élargit au pays, on dépasse le million.

Une information « inacceptable » pour beaucoup et qui sonne mal en cette semaine où s’est déroulé le procès éclair d’Axel Rudakubana, né à Cardiff de parents rwandais, coupable du meurtre odieux de trois fillettes de 6, 7 et 9 ans, dans le nord-ouest de l’Angleterre à la fin juillet (ce qui avait provoqué les grandes émeutes de l’été conduisant à plus d’un millier d’arrestations).

Le sujet de l’immigration, légale comme illégale, devient de plus en plus sensible et le Premier ministre travailliste a beau promettre tous les plans possibles, plus de mille migrants ont déjà traversé la Manche depuis le 1er janvier et atteint l’Angleterre.

 

60 % des immigrés clandestins vivent à Londres

Initialement, ce rapport a été réalisé par des chercheurs de l’Université de Leeds mais commandé par Thames Water, une entreprise britannique chargée de la gestion de l’eau potable et des eaux usées dans l’agglomération de Londres. Il s’agissait d’un simple « bilan hydrique » visant à évaluer la quantité d’eau utilisée par personne et donc à quantifier les utilisateurs « cachés » des services de l’entreprise de services publics afin de mieux répondre à la demande.

Pour estimer le nombre de migrants « irréguliers » dans chaque arrondissement de Londres, l’analyse s’est basée sur des estimations académiques des migrants illégaux à l’échelle nationale, notamment celles du Pew Research Center aux Etats-Unis, de la London School of Economics, de l’Office for National Statistics, ainsi que sur les données d’inscriptions à la Sécurité sociale pour les ressortissants étrangers non européens sur une période de neuf ans.

Pour l’ensemble de Londres, elle a produit une fourchette allant de 390.355 migrants illégaux au plus bas à 585.533 au plus haut. Avec une population estimée à 7.044 667 habitants, cela signifie que jusqu’à un habitant de la capitale sur 12 est un migrant illégal.

Ironie du sort, c’est en vertu des lois sur la liberté d’information pour l’environnement que The Telegraph a pu obtenir ce rapport ! Mais après tout, il s’agit d’environnement social… Le rapport suggère que la plupart de ces migrants illégaux sont arrivés au Royaume-Uni avec des visas de travail, d’études ou de visiteur, puis sont restés au-delà de la limite autorisée.

 

Les chiffres de l’immigration clandestine, un quasi secret d’Etat ?

Et la réalité vraie est que ces chiffres doivent être revus à la hausse, puisque certaines des données sous-jacentes datent de 2017, avant la montée en flèche du nombre de migrants traversant la Manche. Mais il est impossible de le vérifier par les voies officielles. Le Royaume-Uni ne donne que les chiffres du nombre de migrants illégaux qui traversent la Manche, et ce, seulement depuis 2018. Toutefois, note The Telegraph, des estimations officieuses ont été faites par des chercheurs au fil des années.

En 2019, David Wood, ancien directeur général de l’application de la loi sur l’immigration, avait déclaré que l’immigration illégale s’élevait « probablement » à environ 150.000 par an. Le rapport cite également des calculs du ministère de l’Intérieur selon lesquels entre 150.000 et 250.000 ressortissants étrangers ne rentrent pas dans leur pays d’origine chaque année.

Pour le groupe de réflexion Migration Watch, également cité, la population augmenterait de 70.000 migrants irréguliers par an en raison des dépassements de visa, des arrivées illégales et des demandeurs d’asile déboutés. Un chiffre qui correspond à celui donné par la Fondation iFRAP qui s’est appliquée, l’année dernière, aux mêmes calculs pour la France : elle a estimé que près de 60.000 migrants clandestins sont arrivés chaque année sur le sol français depuis 2015.

Quant aux migrants légaux, ils font aussi parfois dans l’illégal : le rapport note qu’il y en a environ 165.000 qui travaillent au noir dans l’économie britannique. Le mois dernier, révèle le Daily Mail, près de 800 personnes ont été arrêtées lors de descentes policières dans des stations de lavage de voitures, des salons de manucure et des supermarchés de Londres.

 

L’échec du gouvernement est de plus en plus patent – et voulu ?

Partout l’inquiétude grandit, quant à la pression que toute cette population imprévue peut faire peser sur la société britannique et ses service publics tels que les écoles et le National Health Service, mais aussi le logement (Anne Dolhein l’avait évoqué sur RiTV). The Telegraph a déjà révélé des accusations selon lesquelles le NHS donnerait la priorité aux migrants sans papiers pour les rendez-vous et aux urgences, alors que le service de santé continue de lutter, sans grand succès, pour réduire les listes d’attente…

Et aux frontières, il semble que rien ne change. Mardi, le ministère de l’Intérieur a confirmé que plus de 1.000 migrants avaient traversé la Manche depuis le 1er janvier de cette année, après 38.816 en 2024 – un nouveau record.

D’ailleurs la gent politique n’a ni rejeté, ni condamné le rapport de Thames Water. Le ministre fantôme de l’Intérieur a évoqué des chiffres « profondément alarmants » qui montrent que le gouvernement travailliste a « perdu le contrôle de l’immigration illégale par la Manche » et que la loi doit « être revue afin que les droits de l’homme, l’esclavage moderne et les demandes d’asile ne puissent pas être utilisés pour retarder ou empêcher l’expulsion d’immigrants illégaux ».

Même si le gouvernement travailliste de Keir Starmer tente de se défendre depuis cet automne (il a déclaré que le Royaume-Uni était prêt à payer le Vietnam, le Kurdistan et la Turquie pour contenir ces flux de migrants), même si le nombre d’expulsions n’a jamais été si haut (16.400 migrants illégaux en seulement six mois), les chiffres sont irrévocables. Mais après tout, c’est sans doute ce qu’ils veulent – même les conservateurs n’ont pas fait mieux.

 

Clémentine Jallais