A Minsk, capitale du Bélarus, Vladimir Poutine a donné une leçon de prudence aux Occidentaux et menacé leurs entreprises de représailles. Sur le terrain, une partition se dessine, et le président russe mène, sur le plan diplomatique et financier, une véritable contre-attaque bipolaire contre le monde unipolaire d’Obama.

Il a l’air content de lui, sur ce pavement de marbre qui ressemble à un vaste échiquier, et il donne des leçons aux occidentaux, attention, vous pourriez perdre aussi des billes, et n’envoyez donc pas vos experts comme ça dans des villes en ébullition. Autrement dit, c’est la réponse du berger à la bergère, à la stratégie des services américains qui a gagné la première manche à Kiev, voilà celle des services russes qui manoeuvrent à l’Est.

Guerre sur tous les fronts

La façon dont la police de la ville de Lougansk a été neutralisée puis exfiltrée sans violence par les pro-russes démontre une grande maîtrise. Ce n’est pas pour rien que Bruxelles a mis à prix la tête du patron des services secrets russes. En même temps, on l’a vu hier, Vladimir Poutine prépare l’indépendance de la Russie en matière de finances et d’internet. Il s’assure des alliances diplomatiques et militaires en Asie, Pékin a notamment condamné les sanctions euraméricaines. Il noue des liens avec Téhéran, et en Amérique du sud, le Nicaragua et le Pérou souhaitent une zone de libre échange avec la Russie. A la stratégie d’Obama, le monde contre les états parias, Vladimir Poutine oppose, le monde contre les Etats Unis et leurs pions. Une contre-attaque bipolaire dans les règles.