La population suisse a massivement rejeté une proposition des Vert’libéraux de « remplacer la TVA par une taxe sur l’énergie », soumise à une votation populaire dimanche : avec 92% de « non », l’initiative devient le plus grand échec référendaire en Suisse depuis 1929.
Une votation historique
La presse helvétique parle de « Bérézina » pour le jeune parti écologique, qui a maintenu son initiative alors que son rejet était inéluctable. Mais personne ne s’attendait à un échec d’un tel niveau.
La taxe écologique selon les Vert-libéraux se serait substituée à la TVA qui représente, en Suisse, quelque 35% des recettes pour la caisse fédérale. Elle avait pour but d’encourager les Suisses à consommer moins d’énergie – toujours moins de CO2 au nom de la lutte mythique contre le réchauffement climatique – mais aurait abouti à faire rentrer de moins en moins d’argent dans les caisses de l’Etat en raison de la réussite de son effet incitatif. Pour qui n’a que le mot « durable » à la bouche, l’idée laisse songeur.
Taxe sur l’énergie et litre d’essence à 5 francs suisses : 92% de « non »
Ayant malgré tout recueilli les 100.000 signatures indispensables pour proposer au peuple suisse de voter sur le remplacement de la TVA par une taxe sur l’énergie, le parti Vert’libéral n’a pas voulu retirer son initiative, quitte à prendre une claque. Mais la claque aura été historique. Le peuple ne veut pas de cela. Le peuple n’est pas prêt à payer son litre d’essence à 5 francs suisses – plus de 4,67 euros – pour faire diminuer les émissions de CO2. Un prix très surévalué, selon les initiateurs du référendum, mais il faut bien arriver à remplacer les 22 milliards de francs suisses annuels que le démantèlement de la TVA entraînerait… Le taux « fort » de la TVA suisse est aujourd’hui de 8%.
Le peuple suisse refuse l’« écologie » des Verts’libéraux
Les responsables des Verts’libéraux – mais pouvait-il en être autrement – ne s’avouent pas vaincus, assurant qu’au moins le débat est ouvert et que tous les autres partis, qui se sont exprimés à propos de la votation en s’affirmant préoccupés par l’écologie et le réchauffement climatique, vont devoir maintenant faire des propositions : « sortir du nucléaire », « miser sur les renouvelables », mettre en place une « fiscalité plus écologique ».
Et quoi qu’il en soit de l’avenir du petit et jeune parti Vert’libéral, la concrétisation de ces promesses serait alors à porter à son actif au service de la mise au pas de l’Europe en matière d’énergie et de développement. Sans compter que les mesures fiscales qui seront peut-être proposées en ce sens dans un avenir proche paraîtraient alors presque acceptables en comparaison avec les projets démesurés que le peuple suisse aura eu l’agréable sentiment d’avoir pu rejeter.