Recul inquiétant du catholicisme en Suisse

Recul inquiétant catholicisme Suisse
 

La Confédération helvétique a conservé, contrairement à la France où l’Eglise s’est séparée de l’Etat, un moyen simple de mesurer la désaffection des fidèles catholiques : ils demandent simplement à se retirer de l’Eglise. Or ces sorties d’Eglise sont de plus en plus nombreuses. Ainsi 2022, avec 34.561, bat-elle le record établi en 2021 avec 34.182 abandons, qui équivalent à environ 1,3 % du total des fidèles enregistrés, qui demeurent 2,89 millions sur 8,7 millions d’habitants de la Confédération helvétique. Ces données sont fournies par l’Institut suisse de sociologie pastorale (SPI) de Saint-Gall. Pour le SPI cette déconfiture serait liée à la crise des abus sexuels (une étude de chercheurs zurichois portant sur 1.002 cas d’abus depuis 1950 est parue en septembre). Le SPI écrit ainsi : « la réputation de l’Eglise catholique s’est détériorée au cours des dernières semaines et des derniers mois ». Il ajoute que « le rapport sur l’histoire des abus sexuels dans l’Eglise catholique en Suisse et son accueil par les médias et le public ont fortement ébranlé la confiance dans l’Eglise ». Il termine ainsi : « Tout cela sape la crédibilité de l’Eglise et il faut s’attendre à ce que le nombre de personnes quittant l’Eglise continue de croître. » Il est certain que le traitement médiatique de rapports douteux, tel en France le rapport Sauvé, doit avoir une incidence, mais il serait intéressant de chercher d’autres causes – comme par exemple les nouveautés modernistes qui se répandent sous le pontificat de François, qui ont fait baisser la pratique aux Etats-Unis.

En effet, les sorties d’Eglise sont plus nombreuses dans les cantons proches de l’Allemagne – et l’effondrement de l’Eglise allemande touchée par une synodite aigue est patente (522.821 personnes ont officiellement quitté l’Eglise catholique allemande en 2022), comme celui de l’Autriche à un degré un peu moindre (90.973). Les mêmes causes produisent partout les mêmes effets. La Barque romaine aspire au gouvernement d’une main ferme et droite.