X·Y Worldwide, une nouvelle ONG pour contrer la chute libre mondiale du taux de natalité

X·Y Worldwide ONG natalité
 

Elle est toute jeune et s’est déjà rapprochée d’Elon Musk ! X·Y Worldwide est une nouvelle ONG « dédiée à la résolution du taux de natalité en chute libre dans le monde ». Lancée en septembre dernier par l’ancienne présidente de la Hongrie, Katalin Novák, et le statisticien sociologue britannique Stephen J. Shaw, elle veut trouver de nouvelles solutions à la crise démographique mondiale et offrir des services de conseil aux gouvernements pour résoudre ce qu’elle considère comme « la plus grande menace pour l’humanité de notre époque », peut-on lire sur son site en ligne.

David contre Goliath ? C’est un peu l’image qui nous vient à l’esprit… Depuis des décennies, l’Occident a dissocié l’acte sexuel de la reproduction et a écarté la femme de la maternité, proposant aux humains la jouissance de la consommation individuelle plutôt que la joie de la fondation familiale. La culture de mort a écrasé celle de la vie et l’attaque de plus en plus fort. Qui pour lutter, dans un tel contre-courant ?

Car ce n’est même pas qu’une question d’argent, il faut aussi un changement d’état d’esprit, ou plutôt un retour à ce qui était, il n’y a pas si longtemps que ça, une disposition naturelle évidente : l’envie et le courage d’élever des enfants pour à la fois transmettre et recevoir.

 

Une ONG européenne pour une visée mondiale

Katalin Novák n’est pas une inconnue. Elle a été pendant des années aux côtés du Premier ministre Viktor Orbán, en tant que principal défenseur de la famille en Hongrie. D’abord député, puis ministre des Affaires familiales, elle devient en 2022, à 44 ans, la plus jeune et la première femme présidente de Hongrie. Elle-même mère de trois enfants, elle a mené une politique pro-nataliste déclarée, à grande échelle, sans cesse réévaluée, soutenant l’action d’Orbán qui milite en ce sens depuis son retour au pouvoir en 2010 (elle a, entre autres, autorisé le versement des allocations familiales dès le stade de l’embryon).

Elle avait dû annoncer sa démission en février dernier, en raison d’une grâce malencontreusement accordée à un prisonnier dont on devait apprendre qu’il avait été impliqué dans une affaire de pédo-criminalité, ce qui n’était pas passé inaperçu.

Elle n’en continue pas moins le même travail à travers X·Y Worldwide, en tant que PDG et cofondatrice avec le pro-nataliste britannique et père de trois enfants, Stephen J. Shaw. Scientifique des données, démographe, il est le producteur de la série documentaire Birthgap – Childless World, connue aujourd’hui au niveau mondial, qui a mis le doigt sur ce qu’il appelle le drame de l’infécondité involontaire. Et si l’infécondité est involontaire, c’est qu’on peut revenir en arrière !

 

Chute du taux de natalité : de moins en moins de femmes deviennent mères

Le constat de X·Y Worldwide est que la taille des familles n’a pas vraiment diminué ; c’est le nombre de femmes sans enfants qui a explosé, lit-on sur le site de l’ONG :

« Ce qui est remarquable, c’est que les mères ont la même taille de famille qu’il y a des décennies. En 1970, les mères au Japon avaient 2,2 enfants, soit le même nombre qu’aujourd’hui. Au Royaume-Uni, les mères en 1970 avaient 2,4 enfants, soit le même nombre qu’aujourd’hui. Et aux Etats-Unis, les mères ont maintenant un peu plus d’enfants ; c’était 2,4 dans les années 1980, et ce chiffre est passé à 2,6. L’idée selon laquelle les gens ont des familles plus petites ces derniers temps est un mythe.

« Le dénominateur commun à toutes ces nations est une explosion du nombre de femmes sans enfants. Dans une série de transformations brutales, survenues à des moments différents dans différents pays, la proportion de femmes sans enfants est passé de moins de 10 % à 30 % ou davantage. Dans plusieurs pays, cette proportion a atteint 40 %, et en Corée du Sud, elle dépasse les 50 %. Pourtant, des enquêtes approfondies menées auprès de femmes de moins de 35 ans montrent que 90 % ou plus d’entre elles ont déjà des enfants ou prévoient d’en avoir. Cet écart en matière de maternité est ce que nous appelons “l’infécondité non planifiée”. »

A qui la faute ? A la norme sociale qui impose une maternité de plus en plus tardive, diminuant par là-même la chance de procréer. Les femmes qui atteignent 30 ans sans enfant ont déjà seulement, au mieux, 50 % de chances de devenir mères ; à 40 ans, ces chances plafonnent à 35 %. Fruit pourri de l’Occident matérialiste, ce décalage tue dans l’œuf le projet, jusqu’à le faire disparaître : pour le cas emblématique de la Corée du Sud, la population pourrait ainsi se réduire de 96 % en trois générations…

 

D’abord, une politique financière incitative et protectrice

Fournir des conditions de vie matérielles décentes est une première amorce de réponse pour permettre à ces femmes qui travaillent de fonder une famille. Et la Hongrie l’a bien compris qui travaille depuis 14 ans à mettre en place un formidable système de mesures de « prise en charge » pour encourager la parentalité qui représente plus de 5 % du PIB national. Les Hongroises de moins de 30 ans décidant d’avoir ou d’adopter un enfant sont par exemple, exemptées d’impôt sur le revenu. Et les familles reçoivent une prime de 30 000 euros pour le troisième enfant. Une « allocation de création de logement familial » a également été lancée en janvier dernier, sans compter les aides pour l’achat d’une voiture 7 places…

Et ces mesures ont porté leurs fruits puisque l’indicateur de fécondité est passé de 1,23 en 2011 à 1,61 en 2021, soit une hausse de 30,89 %. Seulement, il est désormais à nouveau en baisse depuis trois ans. De telles initiatives sont à apprécier sur le temps long, car c’est aussi un état d’esprit qu’il faut changer.

Katalin Novák précise : « Les incitations financières sont nécessaires mais insuffisantes. Il est important d’éliminer le désavantage financier pour ceux qui élèvent des enfants, mais fonder une famille est au moins autant une décision émotionnelle que rationnelle. La culture est un élément clé. Si une vie sans enfant est présentée comme un statut sans enfant avec plus de possibilités, de liberté, d’argent et de potentiel, et la vie de famille comme quelque chose de problématique, plein de résignation, de compromis, de chagrin, de douleur et d’inquiétude, alors pourquoi les jeunes la trouveraient-ils attrayante ? »

 

« Notre objectif sera la sensibilisation, la sensibilisation et la sensibilisation » (X·Y Worldwide)

Au Japon dont le taux de fécondité se situe en dessous de 1,3 enfants par femme, deux endroits prouvent qu’il est possible, non seulement de maintenir une culture pronataliste, malgré le bulldozer progressiste, mais aussi de la restaurer.

L’île de Tokunoshima, au large de la pointe sud du pays, affiche un taux de 2,25, soit 40 % au-dessus de la moyenne nationale : parce qu’elle a été préservée par des industries traditionnelles et garde une vision pro-famille, près de la moitié des femmes âgées de 20 à 24 ans y sont mariées (même si elles divorcent facilement…). La petite ville de Nagi a réussi, elle, une spectaculaire marche arrière en parvenant à un taux de fécondité record de 2,95, par le développement, dès 2004, de politiques favorables à la famille et l’imposition de l’idée qu’avoir un enfant est une bonne chose…

Car c’est bien là l’enjeu. Et l’écologie woke a largement participé à ce rejet de l’enfant comme nuisible à l’espèce humaine, finalement, alors qu’il en est le renouvellement. Tout comme l’idéologie LGBT qui, non contente de brandir le droit de fonder des familles, les empêche ni plus ni moins.

Pour X·Y Worldwide, « ne pas avoir d’enfants est non seulement une tragédie personnelle pour beaucoup, mais c’est aussi une tragédie pour nos communautés, nos écoles et nos collèges, nos systèmes de santé et de retraite et, bientôt, pour la durabilité fondamentale de nos nations ».

 

Clémentine Jallais