Village People sera présent à l’intronisation de Donald Trump. Ce groupe disco dont le « super tube » YMCA, reprenant au refrain les initiales de Young Men’s Christian Association, fut le porte-drapeau dans les années 70 du mouvement gay, les auberges de jeunesse étant un de leurs lieux de rendez-vous. Homosexuels eux-mêmes, à l’exception de leur chanteur vedette et fondateur Victor Willis, les Village People se méfient de « l’homophobie » supposée du président élu et ont d’ailleurs ouvertement soutenu Kamala Harris, mais, depuis 2020, Trump fait jouer leur chanson fétiche dans ses meetings, parce qu’elle est entraînante. Il danse même dessus. Après avoir protesté voilà quatre ans, ils ont retourné leur veste cette année. Victor Willis a déclaré : « Nous savons que cela fera des mécontents, mais nous pensons que la musique doit vivre sans considération politique. » Il a expliqué sur Facebook : « Notre chanson Y.M.C.A. est un hymne mondial (ou global en anglais : global anthem) qui, espérons-le, pourra rassembler le pays après une campagne tumultueuse et divisée. » On présume qu’ils ont touché un bon paquet. Quant à Trump, qui se flatte de mener en ce moment une opération « anti-woke », il montre ici les limites de sa méthode et l’ambiguïté de sa politique : car en fait, il met à l’honneur l’un des fleurons LGBTQ, et participe ainsi à la révolution arc-en-ciel que certains lui prêtent l’intention de combattre. Et Willis présume ouvertement que la victoire idéologique, dans l’affaire, reviendra à « l’hymne global ».