Une note de la Banque centrale européenne publiée mercredi affirme que la divergence économique entre les États fondateurs de la zone euro s’est accentuée ces dernières années. L’institution monétaire souligne que les États membres de la zone euro ont fait des progrès dans l’ensemble, mais que ces progrès n’ont pas été réalisés à la même allure ou avec la même ampleur.
Certains pays seraient restés figés dans un cadre institutionnel suranné et seraient donc vulnérables tandis que d’autres pays, à plus faibles revenus, ont conservé, voire accru, leur retard en matière de revenus par rapport à la moyenne de la zone euro.
La Banque centrale européenne regrette le manque d’anticipation des membres de la zone euro
Le document précise également que les premiers membres de la zone euro n’ont pas su reconnaître que les faibles coûts d’emprunts – avantage majeur de l’union monétaire selon la BCE, mais que l’on retrouve en réalité sur l’ensemble de la planète – ne leur procureraient qu’une rémission provisoire. Incontrôlés, ces coûts d’emprunts ont finalement plongé l’Union dans la crise de la dette qu’elle connaît actuellement. En d’autres termes, la forte diminution des taux d’intérêts a encouragé une croissance spectaculaire du crédit et a amplifié la demande mais a biaisé les perspectives de revenus futurs.
« Les progrès dans la convergence réelle des 12 premiers pays de la zone euro ont été décevants » a reconnu la Banque centrale européenne.
La convergence économique est un échec dans la zone euro et l’écart se creuse avec certains pays
Pendant 15 ans, les pays à faibles revenus ont conservé ou même accru leur retard avec les autres pays de la zone : l’Irlande, le Portugal, Chypre et la Grèce ont dû faire appel à une aide financière depuis le début de la crise des dettes souveraines. L’Italie quant à elle, qui était initialement un pays à hauts revenus, a enregistré la plus mauvaise performance de toutes les nations, creusant notablement le fossé avec les autres grands pays de la zone euro à hauts revenus.
Selon la BCE, la plupart des Etats fondateurs de la zone euro n’ont pas fourni suffisamment d’efforts pour réformer leur économie et ne sont donc pas en mesure de supporter l’actuelle crise de la dette.
Les derniers entrés dans la zone euro sont les pays qui enregistrent la plus forte convergence
La Banque centrale européenne précise toutefois que les derniers États à être entrés dans la zone euro, à savoir l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, et la Slovaquie, ont enregistré le plus grand degré de convergence parmi les pays de la zone euro.
Cette divergence qui semble « étonner » la Banque centrale européenne était pourtant prévisible et annoncée par de nombreux économistes indépendants. Ces derniers se basaient simplement sur des expériences historiques telles l’unification des Italie du Nord et du Sud, pour prévoir l’échec de cette convergence.
Mais l’Union européenne ne peut que s’en réjouir : cette divergence entre les États membres de la zone euro va permettre, contre toute logique, d’imposer encore plus d’Europe.