Cours d’éducation sexuelle très spéciaux contre l’homophobie en Allemagne

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En Allemagne, un projet contre l’homophobie subventionné par l’Etat de Westphalie du Nord promeut une éducation sexuelle au moyen de « représentations théâtrales », de cours et d’ateliers sur les pratiques sexuelles anales, le sadomasochisme et les sex-toys.
 
Selon le journal Die Welt, il s’agit d’un projet appelé « Ecole de la diversité » s’adressant à des élèves de 14 ans, émanant du ministère de l’Education et de groupes LGBT et destiné à aborder des thèmes tabous mais pertinents pour les adolescents et promouvoir la « diversité » et la « tolérance » dans la société allemande.
 

Sous couvert d’éducation sexuelle, lutter contre l’homophobie

 
Le projet d’éducation sexuelle prévoit d’introduire des sujets comme « l’éjaculation précoce », « l’orgasme », le sadomasochisme et même les « backrooms », lieux que l’on trouve habituellement dans les nightclubs, les établissements de bain homosexuels et les clubs échangistes. Les cours et les ateliers de « l’école de la diversité » donneraient aussi aux élèves d’Allemagne une possibilité d’explorer « différentes identités possibles » (histoire de lutter contre l’homophobie) et tenter « une nouvelle expérience », notamment en mimant le sexe oral et en utilisant des sex-toys et stimulateurs vaginaux lors de « réalisations théâtrales »…
 
Les enseignements décrivant ces activités controversées sont proposés sous des titres plutôt convenables, comme « étude ludique de l’amour et de la sexualité » ou « expressions de l’amour, de la sexualité et du partenariat sexuel », selon Die Welt.
 

En Allemagne, des voix s’élèvent contre cette éducation sexuelle précoce

 
« Les jeunes ont besoin d’un soutien pour affirmer leur orientation sexuelle » est-il écrit sur la page officielle du site internet du ministère de l’Education de Westphalie du Nord. « L’acceptation des lesbiennes et gays est à présent assurée et la diversité de la société a un impact positif sur le processus démocratique ». Le projet est pourtant critiqué par certains élus, y compris chez ceux qui défendent les droits des minorités sexuelles en Allemagne.
 
Selon Yvonne Gebauer, qui mène un projet anti-homophobie à Cologne, le respect envers les minorités sexuelles ne doit pas se faire au détriment de la pudeur naturelle des adolescents : « On ne devrait pas faire jouer des élèves de 12 ans à l’orgasme dans des classes sombres », déclare-t-elle.
 
Gebauer a reçu le soutien du Commissaire du gouvernement fédéral à l’enfance maltraitée, Johannes-Wilhelm Roerig, qui a dénoncé l’utilisation de certains « outils pédagogiques » comme étant totalement « déraisonnable » et « inacceptable ». « Les garçons et les filles qui ont été habitués aux transgressions se retrouvent désensibilisés » et deviennent plus facilement la proie de pédérastes, a prévenu Roerig.
 

Education sexuelle obligatoire en Allemagne dès 8 ans

 
Des projets similaires qui affirment chercher à lutter contre l’homophobie ont également rencontré une vive opposition. En février, 4.500 personnes ont manifesté à Stuttgart contre un programme similaire. La manifestation a donné lieu à une contre-manifestation et des affrontements ont eu lieu avec la police. L’an dernier, des dizaines de résidents de Hambourg ont protesté derrière le slogan « Touchez pas à nos enfants ». En 2014, plus de 80.000 personnes du sud de l’Allemagne ont signé une pétition contre un projet d’enseignement LGBT à l’école.
 
En Allemagne, l’éducation sexuelle est obligatoire pour les enfants dès 8 ans, et les en soustraire pour des motifs religieux ou culturels est généralement interdit.
 

Patrick Neuville