Le Mot : Cours d’empathie

Le Mot Cours empathie
 

Cela vient du nord, Danemark et Finlande, et cela va être (un peu) adapté en France. Le ministre de l’Education Nationale, Gabriel Attal, a décidé d’instituer à la rentrée 2024 des « cours d’empathie » pour lutter contre le harcèlement scolaire. Dans le nord, la méthode Fri For Mobberi (« délivré du harcèlement ») fonctionne depuis 25 ans, appliquée de 2 à 18 sans, et, selon Léonor Philip, docteur en psychologie et spécialiste de ces questions, ce long apprentissage fonctionne parce que « c’est tout un travail de coopération, de savoir demander de l’aide, de respect de l’autre, de tolérance, de comment se faire des amis ». En somme, c’est le vivre ensemble que l’Ecole enseigne aux enfants et adolescents, en plus et à côté des autres matières. Cela pose des questions. Pratiques : combien ça va coûter, quelle formation pour les maîtres ? Les autres matières, déjà faibles (voir les classements internationaux), ne vont-elles pas en pâtir ? Idéologiques et psychologiques : il y a des jeux de rôles, un « livret de massage », des planches cartonnées format A3 montrant des « situations quotidiennes » pour « faire prendre conscience aux enfants ce qu’implique le fait d’être dans un groupe, avec des habitudes et des intérêts en commun », selon la responsable de la ligue de l’enseignement de Paris. Mais qui conçoit et surveille tout cela ? Qui oriente le « vivre ensemble » ? En d’autres termes, incapable de s’opposer à la baisse du niveau et à l’ensauvagement de l’Ecole, le ministère de l’Education Nationale y trouve un nouveau moyen de réduire sa mission d’instruction publique au bénéfice d’un formatage toujours plus intime et pressant des élèves qui lui sont soumis de plus en plus tôt. Les parents et les familles sont spoliés de leurs droits sur leurs propres enfants.