Une fois Elisabeth Borne franchie, et jetée comme un kleenex, Emmanuel Macron a fixé une nouvelle limite à son culte du « et en même temps » politique. Porte-parole du gouvernement, l’homme a prouvé qu’il savait parler et ne pas dépasser les bornes de ce qu’il est utile au pouvoir de dire ; puis, à l’éducation nationale, il a fait du Blanquer, il est temps d’apprendre aux élèves à lire et à compter. Voilà de quoi rassurer la droite du centre (d’ailleurs c’est un bourgeois bien dodu) ; et en même temps, il a fait son coming out, ce sera le premier ministre ouvertement homosexuel de la République française, le progressisme arc-en-ciel se réjouit. La France est donc désormais gouvernée par deux enfants dont l’un a un peu plus de bouteille que l’autre pour avoir traîné dans la banque et la politique depuis dix ans, deux gosses de riches dont l’un est ouvertement homosexuel. Et en même temps la remarque de Mélenchon sur X (ex twitter) est assez juste : « Attal retrouve son poste de porte-parole. La fonction de Premier ministre disparaît. Le monarque présidentiel gouverne seul avec sa cour. » C’est le cas depuis le départ d’Edouard Philippe : avec Jean Castex, Emmanuel Macron avait délégué son régisseur à Matignon, avec Elisabeth Borne, sa vieille gouvernante revêche, avec Attal, c’est à son petit cousin gay d’origine juive tunisienne et grecque orthodoxe de prendre les manettes. Parmi les enfants princes qui nous gouvernent, on dit que le jeune Gérald Darmanin pourrait en pâtir à la prochaine présidentielle, mais, au contraire, Attal une fois usé pourrait le faire paraître par comparaison un peu plus mûr pour son âge.