Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, en annonçant la fin du « collège uniforme », la création de « classes de niveau » et le rétablissement du redoublement, revient sur plus quarante ans de dérives de l’école et de l’université, marquées au départ par deux réformes venues de la « droite » : le collège unique (Haby, 74) et la « loi d’orientation » balayant la sélection (Faure, 68). Avec en corolaires l’obligation d’obtenir le brevet pour entrer au lycée, la fin du coup de pouce donné par l’académie aux notes décidées par l’examinateur et quelques autres dispositions propres à montrer une « exigence » minimale à l’école. C’est un mieux sensible par rapport à ses précédentes déclarations, et par rapport aux politiques de tous ses récents prédécesseurs. Toute la gauche est vent debout devant cette tentative de restauration que les résultats catastrophique de la France dans le dernier classement international imposait. Mais le ministre continue d’oublier un élément déterminant, l’immigration de masse, qui tire vers le bas tous les systèmes éducatifs de l’Europe, comme le montre le même classement.
Attal l’a reconnu : en France, l’école est en chute libre
Les résultats des études récemment parues sont formels, la France a dégringolé dans les classements internationaux, en ce qui regarde le français et les mathématiques, et les élèves de quatrième sont à peine au niveau de leurs condisciples du CM1 naguère – sans parler de ceux des années soixante, bien sûr. La France mère des arts, des armes et des lois, n’est plus que la marâtre épuisée de cancres qui se signalent par la violence, les « incivilités » et l’ignorance à l’école. Gabriel Attal a parfaitement vu que l’utopie égalitariste triomphant après 1968 était l’une des causes de ce marasme, et c’est pourquoi, sans oser le dire trop nettement, il a renoncé aux sottises du collège unique pour rétablir une sélection de fait pour remettre tout le monde au travail, chacun à son niveau. Que ce soit une bonne chose, le signe le plus simple à voir est l’hostilité qu’il suscite chez deux prédécesseurs, Benoît Hamon et Najat Vallaud-Belkacem, qui ont tous deux crié à l’iniquité.
L’égalitarisme forcené interdit la restauration du savoir
Et leur argumentation ne vaut rien. Oui, les inégalités sociales jouent dans une certaine mesure, mais ce n’est pas cela qui explique la dégringolade française. Par exemple, la part des élèves très performants est en chute libre : même les privilégiés deviennent mauvais, ce qu’illustrait voilà quelques années un merveilleux dessin de Konk. On y voyait le proviseur expliquer à l’inspecteur d’académie devant une classe de tranquilles abrutis : « Nous avons tout fait pour l’égalité des chances, aucun ne sait lire. » Et si la France participe à plusieurs programmes d’évaluation internationale, PISA, PIRLS, ICILS, TIMSS, tous, avec leurs règles du jeu et leurs données différents, dessinent la même tendance, la même déchéance – sans s’attarder à la cause des « inégalités sociales ».
Immigration : le grand tabou de l’Ecole et de la Société
L’erreur de Gabriel Attal est ailleurs. Dans sa tentative de restauration de l’ordre et du travail à l’école, Gabriel Attal n’a pas osé ou su discerner une autre cause de notre marasme, qu’indiquent pourtant noir sur blanc les études comparatives internationales sur les systèmes éducatifs à travers le monde. Tous les pays d’Europe sont touchés par l’immigration, à l’exception de certains pays de l’Est. Cela engendre une chute particulièrement sensible pour les mathématiques. Si la France perd 14 points par rapport au dernier classement, l’Autriche et le Danemark en perdent 9, l’Allemagne, la Suisse et la Tchéquie 12, les Pays-Bas 20. La chute est générale et lourde. Peut-être d’autres facteurs jouent-ils, comme l’usage massif des écrans, mais le plus évident, le plus présent partout, et dont on ne parle jamais, c’est l’immigration de masse, qu’aucun système scolaire ne peut absorber. Il est peu probable que Gabriel Attal ose briser ce grand tabou et reconnaisse le fait. Et encore moins qu’il puisse y faire quelque chose, dans les circonstances politiques actuelles.