Brexit : « L’heure est venue pour que la Grande-Bretagne devienne globale »

Brexit Grande Bretagne global
Remise de la lettre enclenchant le processus du Brexit à Donald Tusk

 
L’un des principaux partisans du Brexit, Boris Johnson, l’ancien maire de Londres, a publié une tribune dans le Telegraph de Londres pour saluer la remise officielle à Bruxelles de la lettre de rupture du Royaume-Uni avec l’Union européenne, mercredi. Il voit l’événement comme un nouveau départ, un « lancement de fusée » dont il espère qu’il permettra à la Grande-Bretagne de reprendre sa dimension globale, au service du libre-échange global. « L’heure est venue soutenir la Grande-Bretagne pour qu’elle devienne globale », écrit-il.
 
Avec l’assurance que le Royaume-Uni doit garder ses liens privilégiés avec l’Union européenne, c’est sans doute là le point principal de ce qui reste par ailleurs un exercice de style, à la fois appel à l’unité et promesse de bonheur et de réussite, où la Grande-Bretagne « gagnera sur tous les tableaux », celui de l’UE et celui du reste du monde.
 

Le Brexit au service du libre-échange global

 
« Amis et partenaires de l’UE, nous ferons des affaires de manière plus industrieuse que jamais, mais nous pourrons également reprendre le contrôle de notre système de gouvernement et de législation. Nous reprendrons le contrôle de nos frontières, et de sommes d’argent substantielles. Et nous reprendrons le contrôle de notre politique commerciale. A un moment où la croissance des échanges mondiaux ralentit, ce pays peut reprendre son rôle de jadis : en tant que premier agitateur au service du libre-échange et de ses bénéfices, pas seulement en Europe mais dans le monde entier », écrit Boris Johnson.
 
Le Royaume-Uni possède de nombreux atouts pour cela, pense-t-il : c’est le pays qui a le plus de liens avec d’autres pays, et aucun autre pays riche n’a autant de ses nationaux vivant à l’étranger, sans compter les liens historiques avec les pays du Commonwealth, « liens qui n’attendent que d’être renforcés et développés ».
 
Ainsi le Brexit n’apparaît pas comme au service d’un rétablissement de la préférence nationale et des barrières douanières : dans l’esprit de Boris Johnson, et, assure-t-il, dans celui de Theresa May, il s’inscrit dans le développement de l’interdépendance économique, avec toutefois une reprise en main des capacités de négociation et du pouvoir de légiférer, essentiels en effet.
 

La Grande-Bretagne, « premier agitateur au service du libre-échange »

 
Euphorique, il souligne : « Voici venue la chance pour notre pays de redécouvrir son rôle en tant que Grande-Bretagne véritablement globale. En faisant cette démarche, le gouvernement agit conformément aux instincts les plus profonds de la Grande-Bretagne, et de son histoire. Par-dessus tout, nous agissons en accord avec l’antique tradition de démocratie parlementaire de ce pays : la croyance fondamentale selon laquelle les gens ordinaires doivent être en mesure à la fois d’identifier et d’avoir le pouvoir de renvoyer ceux qui fabriquent leurs lois. »
 
« Nous quittons certes l’UE, mais nous ne quittons pas l’Europe – et puisque le Royaume-Uni représente 16 % du PIB de l’UE, 20 % des dépenses militaires de l’UE, et 25 % du budget d’assistance internationale de l’UE, il est évidemment important – pour les deux parties – que l’UE et le Royaume-Uni aient une alliance et une entente les plus rapprochées possible », affirme l’un des principaux promoteurs du Brexit, appelant de ses vœux « la coopération dans le domaine de la défense, du renseignement, du contre-terrorisme, de la coordination des politiques étrangères et bien d’autres choses sur le plan inter-gouvernemental ».
 
Brexit, oui, reprise de la souveraineté, certainement, mais rupture nette avec le mondialisme ? On ne le saura qu’à l’épreuve des faits, mais pour l’heure on ne saurait l’affirmer.
 

Anne Dolhein