Les faillites seront deux fois plus nombreuses en France qu’au Royaume-Uni ; beau fixe affiché dans les BRICS

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Il y aura deux fois plus de défaillances d’entreprises en France qu’au Royaume-Uni en 2023 et 2024, selon des prévisions publiées par Allianz Trade, leader mondial de l’assurance-crédit pour les entreprises. Celui-ci prévoit 59.000 faillites en France cette année, et presque autant – 57.000 – l’année prochaine, contre 28.500 et 31.000 respectivement outre-Manche. Entre Brexit, COVID en inflation, il vaut mieux se trouver en dehors de l’Union européenne qu’à l’intérieur, et ce malgré les annonces de cataclysme lorsque le Royaume-Uni a décidé de la quitter. Pendant ce temps, les BRICS pavoisent.

On pourrait rétorquer qu’annonce pour annonce, aucune ne dit la réalité de la situation. Cependant, les sociétés d’assurance-crédit qui aident les entreprises et leurs clients à payer l’acquisition de biens et de fournitures, ont tout intérêt à réaliser ce type d’analyse avec le plus grand soin, à tel point qu’on les considère comme les « canaris dans la mine de charbon » du monde de l’entreprise. Quand elles choisissent de se couvrir face à des risques, ce n’est pas par caprice.

 

France, UE, Royaume-Uni : nombreuses faillites en perspective

C’est en réalité l’ensemble de la zone euro qui se trouve aujourd’hui dans l’œil du cyclone, selon Allianz Trade : les suites de l’arrêt de l’activité économique du fait des mesures COVID s’y révèlent encore plus délétères qu’au Royaume-Uni avec 23 % de faillites supplémentaires attendues en 2023 par rapport à 2019. En Grande-Bretagne, l’augmentation ne sera « que » de 16 %. Ce qui n’est tout de même pas rassurant, souligne l’analyste Maxime Lemerle, et résulte d’une « situation fragile », pointant notamment la décélération rapide de la croissance.

Cette situation n’empêche pas les entrepreneurs britanniques de faire montre d’un certain optimisme : la pression inflationniste semble devoir baisser rapidement au Royaume-Uni, passant d’un peu moins de 11,5 % à la fin de 2022 à 1 % dans le courant de 2024, et les prévisions d’embauche sont en hausse, après les mauvais chiffres liés à la crise COVID.

L’économie britannique continue cependant de souffrir des prix élevés de l’énergie, alors que le gouvernement réduit actuellement son soutien aux entreprises dans ce domaine.

 

Les BRICS dépassent le G7 et poursuivent leur intégration

Reste que le tableau n’est rose ni dans l’Union européenne ni au Royaume-Uni, même si celui-ci devrait s’en tirer un peu mieux. Pendant ce monde, de nombreux « pays en développement » affichent une croissance en hausse, ce qui va bien dans le sens de l’égalisation de l’économie mondiale prônée par les Objectifs du Développement durable de l’ONU.

Les BRICS assurent ainsi détenir désormais une part plus importante de l’économie mondiale que le G7. Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud représentent aujourd’hui selon Acorn Macro Consulting 31,5 % du PIB mondial, contre 30,7 % pour le G7, et l’écart devrait se creuser, d’autant que de nombreux pays ont manifesté leur désir de rejoindre le groupe, parmi lesquels l’Iran, l’Algérie, l’Argentine et la Turquie.

Selon le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, les BRICS pourraient annoncer lors de leur sommet en Afrique du Sud au mois d’août la création d’une « monnaie commune » en vue de soutenir « un développement durable et libre des diktats extérieurs ».

Quelle que soit la réalité des chiffres annoncés, on va surtout vers l’intensification de la régionalisation mondiale annoncée par reinformation.tv depuis longtemps, avec l’« intégration » des grands blocs sur le modèle de l’Union européenne.

 

Anne Dolhein