La Commission européenne va poursuivre la Pologne, la Tchéquie et la Hongrie devant la Cour de Justice de l’UE pour leur refus de la relocalisation des immigrants illégaux

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Même si le programme de relocalisation adopté en septembre 2015 à la majorité du Conseil des ministres de l’Intérieur de l’UE a expiré en septembre dernier, la Commission européenne, elle, n’y renonce pas. La Pologne, la Tchéquie et la Hongrie ne sont certes pas les seuls pays à ne pas avoir pris leur quota de demandeurs d’asile arrivés illégalement en Italie ou en Grèce, mais ces trois pays se distinguent des autres par le fait qu’ils expriment leur refus à haute voix. Ce refus très ferme est motivé par la défense de la souveraineté nationale, les impératifs de sécurité après que la présence de terroristes parmi ces demandeurs d’asile a été confirmée, la crainte que ce mécanisme de relocalisation ne fasse qu’amplifier l’incitation à immigrer illégalement en Europe, l’impossibilité, au sein de l’espace Schengen, d’empêcher les immigrants relocalisés de repartir, et la volonté des pays d’Europe centrale et orientale de ne pas mettre le doigt dans l’engrenage de l’immigration-islamisation sur le modèle des pays de l’Ouest du continent. C’est chose intolérable pour les eurocrates bruxellois et pour les dirigeants allemands, français et italiens partisans de l’immigration de masse et du multiculturalisme, et c’est pourquoi la Commission, au risque de faire voler en éclats les restes d’unité européenne, a porté officiellement l’affaire ce jeudi devant la Cour de Justice de l’UE. La justification donnée par le premier vice-président de la Commission européenne en conférence de presse mérite d’être notée, puisque M. Timmermans a invoqué la détérioration de la situation en Libye et l’augmentation des arrivées de réfugiés africains dans l’UE. Ces propos indiquent que la Commission n’a pas renoncé à imposer un nouveau mécanisme de relocalisation des immigrants illégaux à la fois permanent et automatique.
 

Relocalisation : Pologne, Tchéquie et Hongrie peuvent compter sur le soutien des citoyens, tandis que la Commission européenne ne peut compter que sur la Cour de Justice de l’UE

 
Début septembre, la Cour de Justice de l’UE avait rejeté les recours de la Slovaquie et de la Hongrie, soutenus par la Pologne, contre la décision du Conseil de l’UE qui avait imposé un programme biannuel de relocalisation en fonction d’un système de quotas par pays. Si la nouvelle procédure engagée par la Commission devrait prendre du temps, il est donc probable qu’elle se termine par un jugement défavorable aux pays du Groupe de Visegrád. C’est en juin dernier que la Commission européenne avait lancé la première étape d’une procédure d’infraction contre les trois pays rebelles. Les gouvernements de ces pays s’appuient toutefois sur leur opinion publique largement défavorable à l’accueil d’immigrants relocalisés. Un sondage publié début juillet en Pologne montrait même qu’une majorité de Polonais étaient prêts à renoncer aux fonds européens et même à quitter l’UE plutôt que d’accepter « des réfugiés en provenance de pays musulmans ». La Cour de Justice de l’UE aura donc à se prononcer dans un conflit entre les élites immigrationnistes et multiculturalistes d’Europe occidentale et les peuples d’Europe centrale attachés à leur identité nationale.
 

Olivier Bault