Les présidents des parlements du Groupe de Visegrád (V4) réunis vendredi à Budapest pour une UE plus respectueuse de la démocratie et des souverainetés

V4 Groupe Visegrád Budapest parlements
 
La capitale hongroise accueillait vendredi un nouveau sommet du Groupe de Visegrád (V4). Les seuls médias français présents pour couvrir l’événement étaient ceux de la réinfosphère (Réinformation TV, Visegrád Post, Présent et TV Libertés). Il s’agissait d’une réunion informelle à Budapest des présidents des parlements de Pologne, de Tchéquie, de Slovaquie et de Hongrie pour adopter des positions communes autour de deux grands thèmes : le renforcement du rôle des parlements nationaux dans l’UE, en application des traités européens, et l’élargissement de l’UE dans les Balkans et en Europe orientale.
 
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Les pays du Groupe de Visegrád (V4) intensifient les coopérations entre eux et avec les autres pays d’Europe centrale et orientale et des Balkans

 
La Hongrie préside en ce moment les travaux du V4, d’où le choix de sa capitale pour accueillir cette réunion parlementaire, en même temps qu’un sommet des ministres de la Santé des pays d’Europe centrale et orientale et des Balkans pour obtenir une baisse des prix pour les habitants de l’ex-Europe de l’Est de la part des compagnies pharmaceutiques occidentales. Au début de la semaine dernière, Budapest avait déjà été le théâtre d’un sommet « 16 + 1 », c’est-à-dire un sommet des chefs de gouvernement de 16 pays d’Europe centrale (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Tchéquie, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Slovénie, Croatie, Serbie, Bosnie Herzégovine, Monténégro, Albanie et Macédoine) et de la Chine, dans le cadre de la « Nouvelle route de la soie ». Ainsi que l’a expliqué à l’auteur de ces lignes Gabor Toth, le président de Gateway to Europe Association V4 – Chine, paradoxalement la Chine communiste ne cherche pas à exporter son idéologie quand elle parle commerce et investissements, contrairement à Bruxelles. Mais cela reste à voir
 
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« Nous nous réunissons souvent pour discuter des problèmes concernant nos pays, pour que notre voix soit mieux entendue dans l’UE, pour que notre voix soit prise en compte », a expliqué le président du sénat polonais Stanisław Karczewski lors de son point de presse. Une voix qui ne peut être ignorée, n’en déplaise à Bruxelles et à Paris, et pas seulement pour les questions d’immigration. En effet, le seul V4 compte plus dans le commerce allemand que la France. Et il rassemble souvent autour de lui, comme au cours de la semaine écoulée, d’autres partenaires d’Europe centrale et orientale.
 
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Le renforcement du rôle des parlements nationaux et l’élargissement de l’UE au cœur des discussions de Budapest

 
Pourquoi lier les sujets du renforcement du rôle des parlements nationaux et de l’élargissement de l’Union européenne ? László Kövér, le président du parlement hongrois interviewé par le Visegrád Post en marge de cette réunion de Budapest, a donné l’explication : « Cela augmenterait le poids politique de tous les pays de notre région aux passés plus ou moins similaires. J’espère voir un jour l’Union européenne ayant intégré ces pays au rang d’Etats membres, une Union européenne fonctionnelle, qui sera une structure construite sur les Etats-nations forts et au sein de laquelle l’Europe centrale aura une voix puissante fondée sur ses particularités propres. »
 
Stanisław Karczewski, confronté à la question, posée par Réinformation TV, de savoir si l’élargissement vers les Balkans et vers l’Est avait pour but de rééquilibrer une UE dominée par l’idéologie libérale-libertaire de sa partie occidentale, s’est contenté de dire que c’était une très bonne question, mais sans y répondre. Il a toutefois souligné la vision commune du V4 et de beaucoup de ses partenaires d’Europe centrale et orientale : pour une Europe forte, il faut des nations fortes.
 

Olivier Bault