Dès à présent, les États-Unis vont pouvoir adresser des aides directes, armes comprises, à des groupes armés d’autodéfense sunnites, kurdes et chrétiens, notamment dans la plaine de Ninive, ce qui signe le succès d’une initiative lancée par le Clarion Project de Washington qui a pour objectif la sensibilisation aux dangers de l’extrémisme islamique.
La déviation de fonds américains de projet onusiens vers des minorités en Irak, chrétiennes notamment, confirmé le 21 novembre dernier par Nikki Haley, représentante permanentes de Etats-Unis à l’ONU lors d’une réunion avec le secrétaire général Antonion Guterres constitue en soi une bonne nouvelle, et ce d’autant que l’ONU n’est pas très active dans cette direction.
Les milices chrétiennes du Proche-Orient volontiers assimilées aux « Croisés »
Le vice-président Mike Pence, a déclaré le 25 octobre dernier lors d’un dîner de gala organisés par l’association caritative américaine In Defense of Christians que les Etats-Unis n’allaient pas faire confiance aux seules Nations unies pour aider les chrétiens et les minorités persécutées, promettant que l’administration travaillera la main dans la main « avec des groupes religieux et les organisations privées pour aider ceux qui sont persécutés en raison de leur foi ».
Mais pour autant l’initiative n’est pas forcément bien perçue sur place.
Le patriarche chaldéen catholique Louis Raphaël Sako a commenté : « Ces dernières années au Proche-Orient les chrétiens ont souffert des injustices, de la violence et du terrorisme. Mais c’est aussi le cas pour les autres frères irakiens, qu’ils soient musulmans ou d’autres religions. Il ne faut pas séparer les chrétiens des autres, car de cette manière on alimente la mentalité sectaire. »
La loi d’aide approuvée par le Congrès américain peut avoir des effets non désirés
De fait, l’aide américaine dirigée vers les seuls chrétiens, spécialement une aide militaire, contribue à identifier ces derniers, si ce n’est déjà le cas, comme des ennemis de l’intérieur, à la solde de l’Amérique, en les désignant à la vindicte musulmane. L’aide aux chrétiens d’Orient exige beaucoup de prudence pour ne pas les exposer à davantage de violences encore. L’expérience prouve que, des siècles plus tard, l’aide aux seuls chrétiens est perçue comme un « retour des Croisés ».