ART GRAPHIQUE
L’Estampe visionnaire de Goya à Redon ♠


 
L’Estampe visionnaire de Goya à Redon est la deuxième exposition proposée au Petit Palais, en parallèle et pendant de celle sur Kuniyoshi, le démon de l’estampe. Autant le parcours proposé sur Kuniyoshi était intéressant, autant celui-là pour le moins déçoit. Il n’y a aucun lien entre les deux expositions, malgré des bandes-annonces communes et de faux parallèles, si ce n’est l’époque tout au plus : le XIXe siècle. Le fantastique nippon intéresse infiniment plus que l’horreur européenne.
 
Ces estampes visionnaires sont à comprendre comme des visions d’horreurs, de cauchemars, d’un certain romantisme morbide qui s’étend sur tout le XIXe siècle. Le fantastique est un genre qui consiste à la proposition de mondes inconnus ou rationnellement franchement impossibles. L’horreur est le sous-genre systématiquement sombre, laid, du fantastique. Ainsi, on ne verra pas de sympathique licorne, mais d’affreux ogres anthropophages. Moult sabbats de sorcières, apparitions démoniaques, etc., révulsent particulièrement le croyant. La démarche des artistes n’est pas claire, mais n’est certainement pas d’édification pieuse, tient plutôt d’une forme de fascination malsaine ou au mieux de folie manifeste d’un instant.
 

L’Estampe visionnaire de Goya à Redon : le pire est réalisé

 
L’exposition est célébrée dans les médias désinformateurs comme une « grande première » sur l’estampe fantastique, une célébration d’un genre méprisé. Rien de plus faux. Nous avons donc parcouru rapidement, tant elles ont pu créer une atmosphère oppressante, ces 170 œuvres de Goya à Redon, en passant par Delacroix et Gustave Doré, grands noms eux aussi, mais qui ont pu faire preuve à l’occasion d’un mauvais goût extrême.
 
L’Estampe visionnaire de Goya à Redon propose du macabre assumé, des animaux monstrueux imaginaires, ainsi que la transposition de personnages, de créatures hideuses, de divers cauchemars agrémentés de démons et sorcières. La dérision, présente à l’occasion, n’amuse pas vraiment, ne soulage pas le visiteur, et encore moins les probables sous-entendus scatologiques ou obscènes ici ou là. Le pire, promis par une des affiches de l’exposition, le démon Méphistophélès de Delacroix, est réalisé.
 

Hector Jovien

 

Estampe visionnaire Redon art graphique exposition
L’Estampe visionnaire de Goya à Redon, jusqu’au 17 janvier 2016, au Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, avenue Winston-Churchill 75008 Paris.

 

  • Horaires : du mardi au dimanche de 10h à 18h. Fermé le lundi et certains jours fériés. Nocturne le vendredi jusqu’à 21h. Gratuit jusqu’à 17 ans inclus.
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  • Plein tarif : 10 euros. Tarif réduit : 7 euros.
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