Les Etats-Unis en passe de dominer le marché mondial de l’énergie grâce au gaz et au pétrole de schiste

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Selon un rapport de l’agence internationale de l’énergie (AIE) repris par Bob Adelmann dans The New American, la croissance de la production d’énergie devrait doubler aux Etats-Unis au cours des huit prochaines années comme elle a déjà doublé au cours des huit années écoulées. Ce rapport, publié mardi, montre que c’est le développement de l’exploitation des gaz et pétrole de schiste qui permet à la superpuissance mondiale d’atteindre un niveau de production combinée de gaz et de pétrole de 50 % supérieur au meilleur niveau jamais atteint par un autre pays. Déjà exportateurs nets de gaz, les Etats-Unis deviendront exportateurs nets de pétrole à la fin des années 2020.
 
Du coup, les Etats-Unis contribueront pour 80 % de l’accroissement de la production de pétrole dans le monde et permettront de maintenir les prix du pétrole entre 50 et 70 dollars le baril au moins jusqu’en 2040, selon l’AIE. C’est donc principalement l’Amérique qui satisfera la demande supplémentaire liée, entre autres facteurs, à l’augmentation de la population mondiale, de 7,4 milliards d’habitants aujourd’hui à 9 milliards en 2040 selon les projections.
 

Les Etats-Unis doivent leur domination du marché mondial de l’énergie au gaz et au pétrole de schiste

 
Non contents d’être la première puissance industrielle et militaire, les Etats-Unis sont ainsi appelés à dominer le marché mondial de l’énergie pour les décennies à venir, d’autant que le secteur du pétrole de schiste offre un potentiel de croissance encore très important, les progrès technologiques rapides donnant à l’industrie américaine la capacité de réagir rapidement aux fluctuations des prix. On retrouve là le schéma bien connu des économistes et qui invalide toutes les prédictions apocalyptiques d’épuisement des ressources naturelles : quand une matière première vient à se raréfier, les progrès technologiques induits par cette pénurie permettent d’exploiter des gisements jusqu’alors non rentables et multiplient souvent par dix les réserves exploitables. Ces mêmes progrès technologiques permettent aussi souvent d’utiliser des produits de substitution.
 

L’impact économique et géopolitique

 
Quel sera l’impact de cette domination américaine sur le marché de l’énergie ? Tout d’abord, l’OPEP ne peut que continuer à perdre de son influence, sans compter que les pays membres de cette organisation vont devoir revoir leurs budgets avec un pétrole à moins de 60 dollars le baril sur la durée. Certains d’entre eux risquent la faillite, comme c’est déjà le cas pour le Venezuela, et dans ces conditions la domination américaine sur le marché de l’énergie pourrait pousser certains dictateurs comme Maduro vers la sortie. Dans le cas du Venezuela, si cela arrive, la compagnie pétrolière nationale pourrait peut-être alors être à nouveau correctement gérée et le Venezuela pourrait à son tour contribuer à une augmentation de l’offre de pétrole, ce dont l’AIE ne tient pas compte dans son rapport.
 
L’autre impact positif consistera en une baisse des prix à la consommation. Ceci ne vaut pas seulement pour les carburants, mais aussi pour quelque 6.000 produits de grande consommation à base de pétrole. L’expansion américaine dans le secteur du gaz va aussi remettre en cause certains monopoles et oligopoles dans le monde, et l’on voit déjà du gaz naturel américain alimenter les terminaux gaziers de l’Europe centrale et orientale, une région qui était jusqu’ici très dépendante du gaz russe.
 

L’indépendance énergétique contre le mondialisme ?

 
Du point de vue américain, le fait de devenir un exportateur net de pétrole et de gaz permettra aussi, selon Bob Adelmann, de mettre fin à la nécessité d’une « “coopération internationale” par le biais d’organismes mondialistes odieux comme les Nations unies ou d’accords de “libre-échange” bidons orchestrés par les internationalistes ».
 
De son côté, la France a, rappelons-le, volontairement choisi de renoncer à l’exploitation de ses propres gisements sous prétexte d’écologie.
 

Olivier Bault