Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie est formel : en 2022, dans la production d’électricité, la part des énergies décarbonées (nucléaire, éolien, solaire, hydro électrique), qui a connu un record en 1995 avec 36 %, n’atteint aujourd’hui que 35,4 %. Alors que les énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) dépassent toujours les 60 %, à peine en recul sur les chiffres de 2021. Seules la biomasse et la géothermie progressent un peu. Ces données contredisent le récit dominant sur la croissance des énergies renouvelables.
Le recul du nucléaire explique la stagnation des décarbonées
Le charbon a lui-seul fournit le combustible pour plus d’un tiers (35,4 %) de la production d’électricité mondiale. Cela s’explique en partie par la croissance générale de la demande dans les pays émergents, dans l’usage massif qu’en fait la Chine et dans le retour de l’Allemagne au charbon devant l’échec de l’éolien. Quant à la stagnation des énergies décarbonées, elle s’explique par le recul de la part de l’hydro-électrique et surtout du nucléaire. Or l’extension des grands barrages hydro-électriques a été freinée par des soucis environnementaux, et celle du nucléaire par les anti-nucléaires : en somme, si la part des énergies décarbonées stagne, c’est à cause des militants écologistes.
Les écolos font du charbon le roi des énergies fossiles
Plus, le grand gagnant est le charbon lui-même, le plus polluant. Selon l’agence internationale de l’énergie, « le commerce du charbon en 2023 retrouve son niveau de 2019 ». Les raisons en sont économiques : « Malgré des perspectives économiques assez tièdes, l’offre totale a atteint le record de 8.634 milliards de tonnes en 2022. Les trois grands producteurs, Chine, Inde et Indonésie ont atteint leur plus haut en même temps. La production a été tirée dans l’ensemble par l’Inde et la Chine, qui ont augmenté leur production intérieure pour réduire leur exposition aux prix élevés du marché, après la flambée d’octobre 2021. » Et cela va persister, la croissance du charbon en Inde et en Chine étant supérieure de 5 % à son déclin en Europe et aux Etats-Unis. Le problème, en Chine comme en Allemagne, est que le charbon est nécessaire pour remédier à l’inefficacité de l’éolien. La responsabilité du lobby anti-nucléaire dans le bide des énergies décarbonées est totale.