Sur décision de Donald Trump, le mémorandum qui révèle les méthodes du FBI détournant la Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA) avant l’élection qui a vu la victoire de Trump pour nuire à ce dernier, a donc été publié. Il fait apparaître une violation délibérée des règles fondamentales de protection des libertés à la fois par le FBI et par le Département de la justice (DOJ) des Etats-Unis. Le mémorandum fait le point sur l’enquête menée à cet égard par la commission sur le renseignement de la Chambre des représentants. Il accuse notamment le DOJ et le FBI d’avoir mené certaines actions illégitimes et illégales au cours de leur coopération avec la cour de surveillance du renseignement étranger (FISC), ajoutant que leurs actions constituent une violation « troublante des processus légaux établis pour protéger le peuple américain des abus » dans le cadre du renseignement.
Le mémorandum s’intéresse très particulièrement à la surveillance de Carter Page au long de la campagne électorale de Trump : ce consultant de l’industrie pétrolière était alors l’un des conseillers de Trump en matière de politique étrangère. Il apparaît que le gouvernement d’Obama a délibérément omis à plusieurs reprises de tenir compte d’informations « matérielles et pertinentes » favorables à cette « cible » de surveillance. Autrement dit, afin d’obtenir le droit de surveiller Carter Page de la Cour de surveillance du renseignement, l’administration a sélectivement présenté des informations, choisissant délibérément de soumettre un dossier incomplet.
Le mémorandum FISA déclassifié par Trump accable le FBI
Cela est-il « explosif » « choquant », « troublant », « alarmant », et de nature à faire comparer le mode d’action du FBI à celui du KGB ? The New American pose la question. « En un mot, oui », répond le journaliste C. Mitchell Shaw.
Ainsi, dans ce mémorandum de quatre pages, on apprend que la Commission s’est appuyée sur un dossier discrédité et fabriqué pour annoncer que Trump avait été victime de chantage de la part d’agents russes en même temps que récipiendaire d’aide russe dans sa campagne électorale contre Hillary Clinton.
Ce « dossier » a été compilé par Christopher Steele, rappelle le mémorandum, qui a reçu plus de 160.000 dollars de la part du parti démocrate et de la campagne Clinton « afin d’obtenir des informations défavorables sur les liens de Donald Trump avec la Russie ». Les manœuvres démocrates et les sommes versées, en un mot « les origines politiques du dossier Steele » étaient connues du FBI, qui n’en a pourtant pas fait état pour obtenir un droit de surveillance auprès de la cour FISC.
Bref, le dossier utilisé pour accabler Trump a été acheté et payé par ses ennemis.
Le deuxième élément soulevé dans le mémorandum souligne que Steele a « fuité » des informations à propos de son « dossier » à Yahoo News et d’autres sources médiatiques – ce qu’il a d’ailleurs reconnu par la suite. La demande présentée à la Cour selon les règles FISA affirme le contraire. Le mémorandum rappelle que Steele travaillait pour le FBI en même temps qu’il fabriquait le dossier aux frais du parti démocrate. Il devait par la suite être licencié pour avoir évoqué ses liens avec le FBI aux médias. La cour FISA n’en a pas été avertie.
Pour empêcher l’élection de Trump, la partialité du FBI a fonctionné à plein
Le troisième élément concerne encore le dossier Steele. Cet homme était en relation avec le Deputy Attorney General Bruce Ohr (vice-ministre fédéral de la justice). Ohr a parlé au FBI de Steele, affirmant que celui-ci « voulait désespérément que Donald Trump ne soit pas élu et se montrait une volonté passionnée de ne pas le voir devenir président ». Cette preuve évidente du préjugé personnel de Steele a bien été enregistrée dans les fichiers du FBI mais n’a pas été transmise dans le cadre de la demande FISA.
Par ailleurs, la femme de Bruce Ohr travaillait pour la société Fusion GPS, la société qui a engagé Steele pour réaliser le « dossier » : son rôle à elle consistait à travailler à la recherche commanditée par l’opposition en vue de déterrer des scandales impliquant Trump.
La cour FISA n’en a rien su non plus : elle a au contraire été amenée à penser que Steele était une source crédible et son dossier régulier. Ce dossier a directement conduit à l’approbation de la surveillance, moyennant une malhonnêteté délibérée et ciblée de la part de personnalités du FBI et du DOJ.
Quatrième élément : la commission de la Chambre des représentants souligne que le dossier n’a pas fait l’objet de vérifications et que la confirmation de ce qu’il avançait en était aux « étapes préliminaires » lorsqu’il a été soumis en vue d’une autorisation FISA de la surveillance de Page.
L’accusation de collusion de la Russie avec Trump repose sur un dossier discrédité
Le cinquième et dernier élément n’est pas le moins accablant. Il montre que la demande FISA fait référence à des informations concernant un autre conseiller de la campagne Trump, George Papadopoulos, sans que l’on puisse établir » l’existence d’une quelconque coopération, voire complot » entre ce dernier et Carter Page. Pour autant, le FBI a déclenché une enquête de contre-renseignement visant Papadopoulos en juillet 2016, à charge de l’agent FBI Pete Strzok. Par la suite, celui-ci devait être écarté et limogé après la découverte de SMS « inappropriés » adressés à sa maîtresse, Mme Page, avocate pour le FBI : tous deux y révélaient leurs « préjugés évidents contre Trump et pour Clinton, cette dernière ayant également fait l’objet d’une enquête de la part de Strzok ».
La collusion avec la Russie, « police d’assurance » des ennemis de Trump
Le mémorandum précise : « Les textos échangés par Strzok et Page font également état de longues discussions à propos de l’enquête, sur la manière d’orchestrer des fuites dans les médias, et se réfèrent à une réunion avec le directeur délégué (du FBI McCabe) afin de discuter d’une “police d’assurance” pour empêcher l’élection de Trump. »
L’accusation de collusion avec la Russie, visée par la suite par l’enquête Mueller, semble bien avoir été cette « police d’assurance ».
Le mémorandum met en évidence le mode d’action illégale et la partialité du FBI. On comprend mieux la levée de boucliers qui a accueilli l’annonce de la publication du mémorandum qui ne met pas en péril la sécurité des Etats-Unis, loin s’en faut, mais qui révèle à quel point le Deep State – l’Etat profond – a cherché à peser indûment sur le choix libre du peuple américain.