Il faut plus d’immigration pour compenser le vieillissement de la population selon le FMI

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C’est une petite ritournelle que l’on connaît. Depuis le début des vagues migratoires, dans maints rapports, le Fonds Monétaire International l’a susurré ou asséné. Ces débarquements de migrants doivent être considérés comme une aubaine et même une solution pour les pays occidentaux dont les populations subissent un vieillissement inexorable. On a poussé les femmes à cesser d’être (trop) mères – des décennies plus tard, on nous affirme qu’on ne survivra pas sans les enfants des étrangers.
 
A l’heure où des gouvernements européens se droitisent, voire se crispent pour certains contre l’immigration, la voix du FMI se veut menaçante – et très mondialiste.
 

Une montée du sentiment anti-immigrés contre-productive pour le FMI

 
Trump veut envoyer la Garde nationale patrouiller à la lisière mexicaine, le Hongrois Orbán vient d’être réélu avec une campagne rigoureusement anti-immigration, les Anglais tiennent désormais à renforcer leur frontières … Tous ces (plus ou moins) frileux ont tort : pour le FMI, on ne doit pas chercher à freiner ou même à contrôler les vagues migratoires, de quelque nature qu’elles soient.
 
« Bien qu’accueillir des migrants puisse poser des problèmes et susciter potentiellement un revers politique, ceux-ci pourraient aussi être une aubaine pour les pays hôtes » a affirmé le FMI dans un rapport publié lundi, dans la perspective de sa réunion de printemps qui se déroulera la semaine prochaine à Washington.
 
Parce que les populations occidentales sont par trop vieillissantes et que leur croissance économique pourrait se voir fortement ralentie dans les décennies à venir
 
En effet, selon les prévision du Fonds, « la population totale va se réduire dans près de la moitié des pays développés d’ici le milieu du siècle », et le taux actuel de participation au marché du travail pourrait baisser de 5,5 % en moyenne dans les économies avancées au cours des trente prochaines années. Les adultes en âge de travailler devront alors soutenir le double du nombre de personnes âgées. Ce qui, à terme, peut « compromettre la viabilité de leurs systèmes de sécurité sociale » et effacera jusqu’à 3 % de la production économique potentielle d’ici 2050.
 

Contre le vieillissement de la population, l’Occident doit faire appel à l’immigration

 
Le FMI prend en exemple le cas britannique. La migration annuelle nette des ressortissants de l’UE vers la Grande-Bretagne a diminué de 75 000 entre septembre 2016 et septembre 2017, selon les derniers chiffres de l’Office for National Statistics, soit son plus bas niveau depuis cinq ans. Or le Thinktank de la Fondation Resolution estime que les fonds publics, pour les dépenses de santé, atteindront 160 milliards de livres au milieu des années 2060 (soit le double par rapport à aujourd’hui), car le nombre de personnes de plus de 65 ans aura augmenté de près d’un tiers, alors que la population en âge de travailler n’aura augmenté que de 2 %.
 
Encore une fois, il s’agit de pronostics… L’idée est toujours de faire peur. Et dire aux gens qu’ils ne pourront être soignés ni bénéficier d’une retraite, si pauvre soit-elle, est remarquablement porteur d’angoisse.
 
Alors, le Fonds esquisse bien des solutions dans le style « intermédiaire ». Il a remarqué que le taux d’activité des femmes avait augmenté de près de 10 % depuis 1985 et qu’il fallait poursuivre cette mise au travail féminine. Autant qu’il fallait retarder l’âge de la retraite. Mais dans le même temps, il affirme que tout cela ne suffira pas à lutter contre la contraction continue de la population active liée au vieillissement. Pas un mot non plus sur l’inexorable robotisation ou sur le manque de qualification des immigrés.
 
En somme, pour le FMI, il n’y a qu’une solution : l’immigration. Il est vital de « repenser les politiques migratoires pour stimuler l’offre de main-d’œuvre dans les économies avancées »… L’immigration « peut contribuer à des gains à long terme telle que la croissance ou la productivité ». Pays occidentaux devenus frileux, ré-ouvrez vos frontières !
 

Les filets de sécurité sociale pour tous

 
On soulignera les remarquables contradictions dont fait montre le FMI. « Les changements dramatiques dans la structure démographique des économies avancées » qu’il dénonce sont le résultat éclatant des politiques mondialistes dont lui-même se prévaut : les femmes au travail toute leur vie et à temps plein ne font pas d’enfants. Aujourd’hui, on nous impose d’importer les enfants des étrangers pour pouvoir survivre – le calcul n’est pas innocent. Détruire la chrétienté ?
 
Comme il n’est pas innocent de calmer les appréhensions des pays développés au sujet de la disparition de leur industrie manufacturière qui est devenue peau de chagrin en l’espace de cinq décennies. Dans un autre de ses textes, le FMI affirme en effet que la perte d’emplois en usine ne signifiera pas à coup sûr moins de croissance ou des inégalités de salaires plus élevées. Alors que nombre d’économistes et de décideurs considèrent la fabrication comme un catalyseur clé de la croissance de la productivité d’une nation et une source solide d’emplois bien rémunérés pour les travailleurs peu qualifiés (ce n’est pas pour rien que Trump, face au chômage, a décidé de relancer le secteur manufacturier américain, à rebours de la délocalisation mondialiste).
 
Le FMI préconise plutôt d’aider les ouvriers à développer de nouvelles compétences et de « renforcer les filets de sécurité sociale », autrement dit renforcer les moyens de subvenir aux besoins de ces populations sans travail : traduisez salaire unique, prestations…
 
Mais alors, puisque nombre d’emplois peu qualifiés n’existeront plus, les immigrés que le Fonds nous somme d’accueillir, ils occuperont quelle catégorie exactement ? Les fameux « filets de sécurité sociale » pour tous ?! Bienvenue en Socialie mondiale.
 
Clémentine Jallais