Le Parti socialiste espagnol prétend interdire les messes pour Franco

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Mort de Franco (1975).

 
La célébration d’une messe pour le repos de l’âme de Francisco Franco, lundi soir à Valence, a provoqué l’indignation de la presse de gauche et du parti socialiste espagnol qui prétend interdire les messes de suffrages pour le « dictateur ». Suprême refus de la charité : les socialistes espagnols, qui demeurent peu ou prou de culture chrétienne, rejettent ainsi sciemment l’idée que l’on puisse prier pour que le Caudillo jouisse du bonheur éternel. Autant le vouer à l’enfer toute suite.
 
Cette messe est célébrée tous les ans à la demande d’un fidèle pour marquer l’anniversaire du soulèvement militaire dirigé par Franco en 1936, et le déclenchement de la guerre civile espagnole. Cette même personne demande une messe tous les 20 du mois en la cathédrale de Valence en mémoire du décès de Franco, le 20 novembre 1975.
 

Pas de messe pour Franco, exige le PSOE

 
L’affaire a éclaté lorsque le site diario.es a révélé que la messe prévue le 18 juillet au soir en la cathédrale pour « Francisco F. » serait bien célébrée pour Franco. C’est un « hommage camouflé », s’indignait le site d’information. Aussitôt, le PSOE a réclamé au cardinal Cañizares, archevêque de Valence, « d’annuler l’événement » en empêchant « toute mention explicite au cours de la célébration de la messe de la mémoire du dictateur, puisque tout acte contraire constituerait une provocation et un affront très grave à la citoyenneté ».
 
Le parti socialiste a par ailleurs indiqué qu’il prévoit d’inclure « l’interdiction expresse de ce type d’action » (la célébration de messes pour le repos de l’âme de certaines personnes) dans une future loi de « Mémoire démocratique » en cours d’élaboration.
 
L’archevêché de Valence, interpellé par le journal de gauche El País, a répondu fermement que « l’Eglise ne peut se refuser » à célébrer une messe de suffrages pour n’importe quelle âme. Hors de question de se plier aux injonctions finalement anticléricales et maçonniques de la gauche espagnole !
 

Le Parti socialiste espagnol fait pression pour interdire de prier pour Franco

 
Toutefois le communiqué de l’archevêché s’applique d’emblée à protester des convictions démocratiques de l’archevêque de Valence en rappelant son rôle pendant les « années de transition » après le décès de Francisco Franco en faveur de la « réconciliation de tous les Espagnols ».
 
« En ce qui concerne les intentions de messe, il faut préciser qu’un suffrage est une pétition visant à prier pour les fidèles, vivants ou morts, ce qui veut dire que cela n’implique en aucun cas une manière de rendre hommage », précise le communiqué. Et de rappeler que le cardinal Cañizares, en tant qu’archevêque de Valence, n’intervient pas dans l’organisation quotidienne de la vie paroissiale de sa cathédrale.
 

Donner des gages au Parti socialiste espagnol…

 
Rappelant que le cardinal n’est pas mis au courant des différentes demandes de messe, le communiqué précise que le code de droit canonique ne prévoit aucun veto à l’encontre de celles-ci. Mais il ne dit pas l’importance de prier pour les âmes des défunts.
 
Au contraire, il met l’accent sur l’engagement démocratique de l’Eglise et du diocèse de Valence. C’est déjà une forme de soumission au monde et le signe d’une hiérarchie des valeurs brouillée face à l’arrogance d’un parti politique qui, sous Zapatero, a poussé la promotion de la culture de la mort à des niveaux inédits en son temps.
 

Anne Dolhein