Qui est donc Jeffrey Sachs, modérateur du symposium sur le réchauffement climatique qui s’est tenu au Vatican à la fin du mois d’avril ? Dès que sa participation avait été annoncée, des mouvements pro-vie et pro-famille avaient protesté contre la mise en avant de ce tenant du contrôle de la population (voir ici sur reinformation.tv). C-Fam (Center for Family and Human Rights, organisation catholique qui suit, sur place, l’actualité de l’ONU) a publié lundi un article pour mieux faire connaître la vérité sur Jeffrey Sachs, co-organisateur du symposium.
Sa mise à l’honneur avait été durement critiquée : même si elle n’indique pas un changement de la doctrine de l’Eglise ou de son enseignement sur la vie et la famille, elle jette le trouble et constitue pour le moins une imprudence grave et même un scandale au sens propre du terme.
Jeffrey Sachs, économiste américain, dirige l’Institut de la Terre de l’Université de Columbia, à New York. Il est consultant auprès de gouvernements pays en voie de développement et d’ex-nations communistes et il a figuré plusieurs fois au palmarès des personnalités les plus influentes du monde désignées par Time Magazine.
C-Fam dit tout sur Jeffrey Sachs, promoteur de l’avortement et du contrôle de la population
Stefano Gennarini de C-Fam rapporte nombre de ses propos incompatibles avec la foi et la morale catholiques.
Jeffrey Sachs a ainsi plaidé pour la légalisation universelle de l’avortement, pour répondre aux échecs de la contraception de manière de manière économique et efficace dans son livre malthusien : Commonwealth : Economics for a Crowded Planet (l’économie pour une planète surpeuplée). Pour lui, l’avortement est « une option mois risquée et moins coûteuse » que la grossesse et l’arrivée d’un nouvel homme dans notre monde.
On retiendra cette assertion : elle reprend ce que disent les provie et que la plupart des partisans de l’avortement récusent bruyamment pour faire avancer leur plan d’action : « La légalisation de l’avortement réduit de manière significative le taux de fécondité global d’un pays : au moins d’un demi-enfant en moyenne. »
Alors que la déclaration adoptée conjointement par les scientifiques et responsables religieux présents lors du symposium au Vatican affirme leur adhésion à l’idée (contestable et contestée) selon laquelle l’activité humaine est responsable du réchauffement climatique, Jeffrey Sachs y ajoute une note d’« éclairage » – sous estampille du Vatican – assurant que la population mondiale constitue elle-même le problème.
Invité au Vatican, Jeffrey Sachs fait avancer son idéologie par le biais du symposium sur le réchauffement climatique
Jeffrey Sachs, qui a « accompagné » l’avancée des pays ex-communistes vers l’économie de marché, est le principal architecte des « Objectifs du Millénaire » volontiers invoqués pour mettre en place des mesures de contrôle de la population. Il faut dire qu’il est bien placé : il est le bras droit de Ban Ki-moon sur les questions de développement depuis près de quinze ans.
A ce titre, et au nom des Objectifs du Millénaire, il n’a cessé de plaider pour la promotion de la « santé sexuelle et reproductive » et les « droits reproductifs » – ils n’y figuraient pas dans un premiers temps, le Saint-Siège et les Etats-Unis s’y étant opposés – qui servent à assurer l’accès à la « contraception moderne » pour tous, et de manière plus discrète, à l’avortement légal, ainsi que la généralisation de l’« éducation sexuelle » dès le plus jeune âge.
Dans son livre de 2008 Jeffrey Sachs fait l’éloge des programmes contraignants de planning familial imposés dans les années 1960 et 1970 dans la foulée des travaux de Paul Ehrlich sur la Bombe de la Population – un catalogue de prophéties alarmistes qui ne se sont jamais réalisées. Comme le dit Sachs : « Les taux de fertilité élevés sont délétères pour le développement économique. » Son idée tient en quelques mots : les pays du monde doivent investir dans le planning familial et réduire leur fertilité avant de pouvoir espérer leur développement – un slogan qui, là encore, ne tient pas ses promesses tant il n’a de richesse que d’hommes et entraîne des problèmes plus grands encore en raison du vieillissement des populations.
Jeffrey Sachs, un proche du Vatican ? La vérité est plus complexe
Sachs se vante d’avoir « conseillé » Jean-Paul II lors de la rédaction de Centesimus Annus – ce qui n’est pas cohérent du tout avec les positions affirmées et répétées du défunt pape qui dénonçait avec vigueur l’idéologie du planning familial qui va de pair avec contraception et avortement. Celle de Jeffrey Sachs est au contraire un concentré de « culture de mort ».
C-Fam indique que le lien entre Jeffrey Sachs et le Vatican semble être la personne de Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, chancelier de l’Académie pontificale des Sciences, co-organisateur du symposium sur le réchauffement climatique : Mgr Sánchez Sorondo est lui-même membre du Conseil de direction du réseau Sustainable Development Solutions Network de Jeffrey Sachs.
Le prélat n’a pas réagi aux demandes d’éclaircissement qui lui ont été adressées par C-Fam.