La dévotion à la Vierge Marie ? « l’essence même de ma foi » pour Jim Caviezel, le « Jésus » de La Passion de Mel Gibson

Jim Caviezel Passion Gibson
Jim Caviezel, a joué le rôle à la fois éprouvant et glorieux de Jésus, dans
« La Passion du Christ » de Mel Gibson.

 
Pas souvent qu’un personnage médiatique, mieux, qu’un acteur américain internationalement connu, nous fasse entendre et lire de telles vérités… Il faut s’en abreuver jusqu’à plus soif ! Jim Caviezel, celui qui joua le rôle à la fois éprouvant et glorieux de Jésus dans « La Passion du Christ » de Mel Gibson se confie dans une interview émouvante, pleine d’une foi vécue et solide, à rebours du monde totalement délétère d’Hollywood.
 
Une analyse spirituelle mais aussi historique, face au communisme qui sévit au XXe siècle à l’Est – on frôle la Consécration de la Russie au Cœur Immaculé …
 
L’acteur a été interviewé par le media polonais Polityce – Life Site News nous en livre une traduction anglaise.
 

« Nous devons tous faire le sacrifice de nos noms, de nos réputations et de nos vies pour dire la vérité »

 
« Si « La Passion du Christ » a inspiré tant de personnes à faire du bien, pourquoi ne pas essayer de nouveau ? J’ai l’impression qu’il y a un but dans ma vie, à nouveau (…) Je veux travailler avec Gibson ».
 
On ne sait si Jim Caviezel sera choisi pour tourner l’opus suivant, « La Résurrection » que vient de promettre Mel Gibson. Mais il est plus que partant. Celui qui fut ostracisé pour son rôle immense dans « La Passion du Christ », veut continuer à jouer Celui vers qui toute sa propre vie est tournée.
 
Même si cela devait nuire derechef à sa carrière : « Tout le monde a sa croix, dira-t-il. Nous devons tous faire le sacrifice de nos noms, de nos réputations et de nos vies pour dire la vérité ».
 
Comme le Christ – dans une si moindre mesure…
 

« La Vierge Marie est la mère de la Pologne »

 
Invité par les « Chevaliers de Colomb » (une organisation catholique de bienfaisance), en Pologne, il évoque longuement le pape Jean-Paul II. Narrateur d’un documentaire sur Karol Wojtyla, intitulé « Libérer le continent : Jean-Paul II et la chute du communisme », Jim Caviezel livre une idée précise du pape polonais, confronté à « deux des régimes les plus monstrueux ».
 
« Je me suis rendu compte combien Wojtyła devait avoir été directement exposé au nazisme. Je suis allé à Auschwitz où Maximilien Kolbe, martyrisé, a donné sa vie pour un autre prisonnier. Cela m’a fait comprendre l’ampleur de la souffrance des Polonais. Et alors, le communisme a suivi… »
 
« La Pologne, tout comme le Christ, a été crucifiée. La Vierge Marie est la mère de la Pologne. Avant sa mort, le père de Wojtyła lui a dit que Marie était maintenant aussi sa mère. C’est un grand symbole de votre nation. (…) Vous reliez l’Est et l’Ouest ensemble. Le diable déteste [la Pologne], bien qu’il ait déjà perdu – Jésus et Marie l’ont déjà écrasé » dit-il au journaliste.
 
D’ailleurs, fait remarquer ce dernier, « nous n’avons pas été bloqués derrière le rideau de fer sans raison. Peut-être que c’était le plan de Dieu que nous ne comprenons pas encore. La Pologne n’a pas été affectée par les événements de 1968, contrairement aux États-Unis et à l’Ouest. Nous n’avons pas adopté le relativisme moral, le nihilisme et l’hédonisme ».
 

La dévotion à la Vierge Marie : « Totus tuus »

 
Sa formule fétiche ? « Totus tuus ». Magnifique raccourci tiré de la consécration à la Mère de Dieu de saint Louis-Marie Grignion de Montfort (« Totus Tuus ego sum »), et reprise à son compte par le pape Jean-Paul II, « Je suis tout à toi »…
 
Jim Caviezel la fait sienne.
 
« C’est l’essence même de ma foi. Ma relation avec Jésus se fait grâce à elle (…) Totus Tuus. Je n’aurais pas réussi non plus à finir ce projet [La Passion] si ce n’était pour la Vierge Marie. Je suis absolument dévoué à elle, tout comme la Pologne ».
Quant à la relation directe avec le Christ, elle se fait lors de la messe où survient cette « transformation réelle » : « Pain et vin ? Non, c’est le Corps et le Sang du Christ. Cela vaut la peine de mourir. Chaque jour, je prie de mourir avec Jésus dans mon cœur, de ne jamais l’abandonner ».
 

« La Passion » de Mel Gibson : « Quand j’ai joué à Jésus, j’ai beaucoup prié »

 
Celui qui, à 33 ans, avec les mêmes initiales, joua le personnage du Christ (« Seuls les athées croient dans les coïncidences » dit-il !) revient sur ce rôle éprouvant mais fondateur.
 
« Le rôle de Jésus était l’effort le plus difficile que j’ai jamais entrepris. Il n’y a rien de plus glorieux et en même temps de plus humiliant que ce rôle. Rien ne pouvait mieux m’apprendre l’humilité. La pensée de le faire à nouveau ressemble à un cauchemar. Cependant, lorsque je viens dans un pays comme la Pologne et que je vois les lieux du martyre et du sacrifice, je me rends compte que seul l’amour peut sauver le monde – L’amour du Christ ».
 
Jésus : « C’est aussi le nom le plus controversé de tous les temps. L’amour est controversé. Jésus a raconté aux Romains l’Amour et ils l’ont tué à cause de cela. « Qui est cet homme pour me dire quel genre de personne je suis censé être ? » – ont-ils demandé avec arrogance. Il a été trahi par son propre peuple et abandonné par tout le monde. Mon devoir était non seulement de montrer tout sur l’écran, mais aussi de vivre selon l’Evangile tous les jours et de témoigner de la vérité ».
 
« À un moment donné, tout le monde devra répondre pour ce qu’il a fait ».
 

« Ils le regardent en silence et entendent : « Ehjeh aszer Ehjeh » :
« Je suis Celui qui suis » »

 
Encore aujourd’hui, et peut-être même surtout aujourd’hui, l’on cherche à « tuer Dieu, comme Nietzsche » parce qu’on veut décider de tout, et faire ce qui ne Lui sied pas. On refuse l’Amour, à cause du don qu’il implique.
 
« Soyez des saints » disait Jean-Paul II. « Impossible ? C’est faisable » répond Caviezel.
 
C’est pourquoi l’acteur ne sépare pas sa carrière de sa religion, « Ma foi m’aide à faire les bons choix ». Personnellement, il a adopté avec sa femme trois enfants atteints de cancer, « enfants abandonnés et indésirables ». Et s’est, de nombreuses fois, prononcé publiquement contre l’avortement : « Jésus a dit que tout ce que nous faisons au plus petit d’entre nous, c’est à Lui que nous le faisons ». « Tant pis si être pro-vie nuit à ma carrière » avait-il dit, il y a peu.
 
Laissons intégrale la fin de l’interview, qui le mérite bien.
 
Le journaliste polonais lui demande : « Je viens de me rappeler qu’il y a longtemps, vous avez rejeté un rôle dans « X-Men ». Si vous l’aviez accepté, vous auriez probablement joué dans « The Avengers » aujourd’hui et auriez été adoré par les adolescents. Au lieu de cela, quelques années plus tard, vous avez joué le plus grand super-héros de l’humanité… »
 
Caviezel lui répond : « Pensez-vous que c’était également un hasard ? Quel est le plus bel aspect de « La Passion du Christ » ? C’est que tout le monde est réuni pour regarder ce film – conservateurs et libéraux, athées et religieux. Ils le regardent en silence et entendent : « Ehjeh aszer Ehjeh » : « Je suis Celui qui suis ».
 

Clémentine Jallais