Le licenciement d’un médecin refusant de poser des stérilets jugé contraire aux droits de l’homme en Norvège

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Katarzyna Jachimowicz, médecin polonais exerçant en Norvège, est devenue en 2016 le premier professionnel de la santé à perdre son emploi dans le pays pour avoir refusé un acte médical pour des raisons de conscience : en l’occurrence, cette femme catholique ne voulait pas implanter des stérilets et autres dispositifs intra-utérins dont l’action « contraceptive » consiste à empêcher l’implantation de l’ovule fécondé par un avortement très précoce.
 
Le Dr Jachimowicz a porté plainte pour licenciement abusif en violation de ses droits et après avoir perdu en première instance, elle vient d’obtenir un arrêt favorable de la cour d’appel de Skien, qui a condamné son employeur à lui rembourser les frais des poursuites, quelque 73.000 dollars.
 

Le licenciement de Katarzyna Jachimowicz, médecin pro-vie, a méconnu son droit à l’objection de conscience

 
« Dieu a gagné », s’est réjouie Katarzyna Jachimowicz, citant le roi Jean Sobieski qui après la bataille de Vienne contre les Ottomans s’était écrié : « Veni, vidi, Deux vincit ! » Elle a d’ailleurs attribué sa victoire aux prières innombrables qui l’ont soutenu, notamment de la part de communautés religieuses contemplatives.
 
Le médecin s’était installé en Norvège en 2010, un pays en proie à la désertification médicale, en exposant clairement son refus de l’avortement et des contragestifs, sachant que les médecins généralistes dans ce pays peuvent être amenés à pratiquer des actes gynécologiques.
 
C’est en 2015 que la Norvège a éliminé le droit à l’objection de conscience pour les médecins généralistes, les obligeant par la loi à prescrire des contraceptifs et à poser des stérilets. C’est alors que son employeur, la municipalité de Sauherad, a fait pression pour qu’elle renonce à ses objections de conscience ; devant son refus, elle a été licenciée.
 

Sanctionner le refus d’implanter un stérilet est contraire aux droits de l’homme selon une cour de Norvège

 
La première décision rendue par un tribunal norvégien avait jugé Mme Jachimowicz coupable de « discrimination contre les femmes » : du fait des « différences anatomiques » entre les hommes et les femmes. Le jugement affirme : « Les hommes ne sont pas obligés d’aller voir un autre médecin que leur généraliste à cause de l’objection de conscience de ce médecin par rapport à ce type de traitement médical reproductif préventif ».
 
Non seulement les juges d’appel ont fait preuve de davantage de bon sens, mais ils ont estimé qu’au sens de la Convention européenne des droits de l’homme, le droit à l’objection de conscience du médecin avait été méconnu. Ce n’est certes qu’une décision « locale » à l’aune de l’Union européenne, mais elle pourrait avoir des répercussions bénéfiques pour l’ensemble.
 
Pour la Norvège, l’importance de cette décision est en revanche capitale puisqu’elle contredit frontalement la modification arbitraire du droit à l’objection de conscience qui a été faite en application du point de vue officiel selon lequel la destruction d’un tout petit être humain avant l’implantation dans la paroi de l’utérus est un acte purement contraceptif. Une belle victoire pour le respect de la vie !
 

Jeanne Smits